La mort, l'amour, la drogue et un ninja... mais dans l'espace.

Planètes, c'est une vision terre-à-terre de la vie dans l'espace. Une vision non plus centrée sur la conquête de l'immensité de l'univers, mais au contraire sur l'individualité propre de chaque protagoniste. C'est justement parce que le travail des ramasseurs de débris confronte notre équipe d'éboueurs de l'espace au vide cosmique, les rejette à leur condition de partie infinitésimale de l'univers que des réflexions sur des thèmes aussi connus et éculés que la mort, l'amour, le dépassement de soi, les aspirations ou les désillusions prennent une autre dimension. Au final, avant de conquérir pleinement ce nouveau monde infini, pour y survivre, il faut se connaître soi-même.

Servi par un dessin agréable et bien maitrisé, ces pistes de réflexion sont distillées à travers des histoires de la vie quotidienne des ramasseurs de débris. Des histoires plus ou moins rocambolesques, mises en scène avec justesse quand il s'agit d'induire de l'émotion, ou plus dynamique, comme quand Fee est au bord du meurtre pour enfin pouvoir fumer UNE clope (grand moment comique, la drogue c'est encore plus mal dans l'espace). Des histoires où on peut passer de l'éloignement de sa famille restée sur Terre à la promiscuité de la vie dans une capsule.

Du coup, l'auteur soigne ses personnages, les approfondit, les fait évoluer. D'ailleurs le traitement relativement réaliste de l'histoire n'empêche pas l'inclusion d'éléments plus légers (Gôro, le père du héros, joue dans la furtivité et se faufile dans les canalisations). En fait, une des forces du manga, c'est la sympathie qu'on arrive à développer en tant que lecteur pour ces personnages.

Un grand coup de cœur, vraiment. Une de ces œuvres qu'on est content d'avoir acheté, loin de la folie des shonen mainstream, qui procure toujours un plaisir certain quand on relit son intégralité, ce qui arrive inévitablement quand on s'empare du premier tome.
T_a_n_u_k_i
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le 18 nov. 2010

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T_a_n_u_k_i

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