De l'art de raconter une grande histoire en en épluchant des petites.
J'ai ouvert ce livre sans réel a priori, pas d'attente ni de méfiance, si ce n'est ma curiosité légèrement piquée par le titre, et je ne regrette pas du tout cette agréable lecture. Ecrite de façon fluide, l'œuvre est plutôt courte, bien qu'étrangement on n'arrive pas à la dernière page avec ce sentiment de trop peu qui aurait pu gâcher le plaisir.
Au contraire, le roman est assez intelligemment construit pour que chaque chapitre puisse presque se suffire à lui-même, et la porosité du cloisonnement apparent des uns par rapport aux autres est subtilement mise en place. Bien évidemment, tous participent au mystère de ces tapis, dont le dénouement est comme le reste : brillamment orchestré.
Ainsi, les chapitres commencent comme une œuvre plus typée « Fantasy », ancrés dans des pratiques à grosse connotation médiévale. L'apparition d'éléments SF se fait par petites touches, puis par chapitres jusqu'à atteindre des concepts dignes de space-.opéra.
Comme toujours lorsque c'est bien écrit, l'affection que l'on a pour les personnages ne dépend heureusement pas de la durée de leur apparition dans l'histoire. Certains ne sont là que pour leur malheur immédiat, d'autres pour porter un élément narratif clé, mais l'auteur parvient à nous titiller l'empathie.
Sans être une révolution littéraire, une lecture sure et agréable, du genre qu'on peut conseiller les yeux fermés.