J’ai découvert le duo Tsugumi Ohba/Takeshi Obata au travers de Death Note que j’ai beaucoup apprécié, autant la version manga que la version animée. Ensuite j’ai suivi Bakuman, mais uniquement au travers la version animée, n’ayant pas eu l’occasion de lire le manga sur cette série. Imaginez donc le jour où j’ai eu vent de leur nouvelle licence et qui plus distribuée en France en simultrad avec le Japon. Là, je me suis demandé si j’allais tenir le coup à attendre la sortie des chapitres mois après mois. Puis cerise sur le gâteau, Kazé m’invite à la soirée de lancement de Platinum End. Le bonheur ! C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que je m’y suis rendu et que j’ai davantage découvert l’univers au travers des discours entrepris par la maison d’édition. Aujourd’hui tome en main, je partage avec vous mon ressenti après la lecture et la découverte de ce premier tome de Platinum End, disponible aux éditions Kazé.
L’époque collégienne touche à sa fin, place aux vacances et au voyage de fin d’année. Un voyage que Mirai ne connaîtra pas car ses parents adoptifs ne veulent pas lui payer. Mirai ne souhaitait qu’une chose dans la vie : être heureux. Mais il est à bout, il se rend sur le toit de l’immeuble, se dirige sur le rebord et se jette dans le vide. Enfer ou Paradis, il ne sait pas vraiment où il est jusqu’à ouvrir les yeux découvrant Nasse, un ange qui lui sauve la vie. N’étant pas mort, il demande à l’ange de le lâcher, mais ce dernier refuse car Mirai a émis le souhait d’être heureux avant de se jeter du haut de l’immeuble. C’est alors que Nasse lui offre deux possibilités : choisir la flèche rouge qui permet d’être aimé par un humain pendant 33 jours ou les ailes d’anges. Mirai fait alors son choix mais de fil en aiguille découvre qu’il n’est pas le seul humain dans ce cas et qu’un nouveau Dieu doit être choisi.
Mirai accepte ces pouvoirs, s’empresse detester ses ailes et c’est au cours d’une discussion qu’il apprend une terrible vérité sur ses défunts parents qui ne sont pas morts accidentellement mais qu’ils ont été assassinés. Le moment est venu de tester la flèche rouge sur les personnes responsables de cet assassinat. Mirai se rend compte de l’immense pouvoir qui lui a été offert, mais il découvrira aussi que tout a un prix. Treize anges ont été envoyés pour choisir le nouveau Dieu, ils ont alors 999 jours. Après plusieurs péripéties, Mirai se rend alors compte qu’il prend part à une compétition mortelle.
Je me suis plongé dans Platinum End avec un engouement certain. Pourquoi ? Tout simplement du fait que j’aime le travail de ce duo phare : Tsugumi Ohba côté scénario et Takeshi Obata côté dessin. Vous n’êtes pas sans savoir que ce duo n’en est pas à sa première œuvre et là où Death Note arborait les démons Platinum End laisse passe aux anges. Toutefois, ce côté angélique cache bien des choses surtout quand on voit la violence qu’il peut découler de certaines paroles dites à une personne touchée par une flèche rouge. La scène montrant les premières violences est agréablement bien mise en scène niveau éclairage d’une vignette à l’autre passant du clair au très sombre. J’aime beaucoup la maîtrise de Takeshi Obata lors de cette scène mais ce n’est pas le seul endroit où cela est mis en pratique. Les détails fleurissent à de nombreux endroits et j’adore !
Des moments d’espoir, d’autres sombres, tout ça est montré avec beauté par Takeshi Obata et le scénario de Tsugumi Ohba suit la même lignée. Un ange à la belle allure qui sauve un humain, lui parle d’espoir et d’amour que peuvent lui procurer des ailes en lui confiant que grâce à cela il pourra dérober tout ce qu’il souhaite. En voilà un ange aux paroles un peu particulières, vous ne trouvez pas ? Et que dire des autres anges, notamment celui de Tonma Rodriguez, je n’en dis pas plus à ce sujet. On est en droit de se demander si on est vraiment dans un univers angélique… Quels sont vraiment les réels enjeux de cette compétition ? Je me suis moi-même posé certaines question lors de la lecture de ce premier tome de Platinum End et je peux vous dire une chose : vous allez l’apprécier !
Les bases sont établies, l’histoire se place mais on en veut un peu plus. Je trouve ce premier tome très bon, très intense dans son scénario et on s’attache à Mirai surtout quand on découvre son passé. J’ai hâte de découvrir les prochains tomes et voir comment il va évoluer, comment cela va impacter sa mentalité et ses actions futures. Faisons preuve de patience, chaque chose en son temps, histoire de profiter pleinement de cette série dont le succès est déjà garanti.
Revenons un peu sur l’un des personnages principaux, Nasse. On découvre un ange très propre, très joli, aux belles ailes mais doté d’une moralité que je ne comprends pas. Une moralité complètement décalée en fonction du statut digne des cieux, se dire qu’un tel ange puisse penser ce genre de choses est difficilement imaginable et pourtant c’est là tout le charme qui lui vaut. Nasse n’hésite pas à pousser Mirai pour agir de telle ou telle manière après lui avoir expliqué les enjeux de cette rivalité avec les autres candidats au poste de Dieu. D’ailleurs, on rencontre un candidat dans ce tome et j’avoue avoir été saisi par une certaine scène dans un véhicule ressemblant à un Hummer. Non pas que j’ai été choqué de la scène en question mais je le suis plutôt du fait qu’aucune alerte de violence ou de sexe n’est annoté sur le tome. Ce genre de scènes ne me gêne pas, loin de là, cela montre au contraire la dureté de la vie face à certains actes d’autrui. Je trouve que la maturité est ici de mise et que la lecture n’est pas forcément adaptée à tous les lecteurs. Certes, la visibilité de ces scènes est minime, mais je trouve qu’avertir le lecteur de ce genre de chose est un plus appréciable.
Force d’avancer dans ce premier tome, j’ai à plusieurs reprises été surpris par certaines tournures d’événements notamment avec un des treize prétendants au poste de Dieu qui prend cette compétition très au sérieux. J’apprécie un certain face à face qui se déroule dans ce tome, la tension monte d’un cran. Et pour preuve, Nasse évoque le fait qu’il existe une flèche blanche qui a pour but de tuer la personne qu’elle touche. On en revient un peu sur ce qui était évoqué précédemment : un ange qui propose de donner la mort à autrui… Que dire… Vous allez me prendre pour un taré mais je trouve ce type de comportement plutôt jouissif et complètement décalé. Une attitude sombre pour un ange à l’allure saine et innocente aux premiers abords mais vraiment qu’aux premiers abords. Du bon kiffe !
Je pense que le message est clair, ou du moins je l’espère. J’ai aimé et pas qu’un peu ! Ce premier tome de Platinum End propose un scénario très intrigant, aux mélanges de bien et de mal, d’amour, d’espoir, mais qui laisse aussi place au désespoir, aux pensées violentes, aux agissements sombres. Et en plus la scène finale est explosive, saisissante même, on en reste bouche bée. Les dessins sont très agréables, certaines scènes sont davantage travaillées, la mise en page des vignettes est à la fois simple et plus abouti avec une vignette qui vient s’interposer à une scène qui se déroule en pleine page. Kazé propose ici une couverture que j’apprécie car un certain travail a été fait dessus de par les hologrammes qui en ressortent sur une édition au format standard, au prix attractif et aux pages blanches qui laissent le noir agir à bon escient.
« Ne vous privez pas d’un tel événement. Ici, le scénario de Tsugumi Ohba est angéliquement démoniaque et cela s’en ressent au travers des dessins de Takeshi Obata. Telle est la force de ce duo et Platinum End en est la nouvelle preuve ! »
Lien de la critique : JeGeeKeJplay