Scarifions nous dans la joie !
Je les avais lus au lyçée, j'avais adoré et pleuré, mais c'est normal, c'est complètement émo, Bernard est ténébreux, torturé, inconsolé, c'est le modèle vivant de El Desdichado de Nerval, il traine ses cheveux rouges dans les cimetières, les barricades et les ruelles sombres, tandis que Julie aux yeux rouges le poursuit en l'invectivant avec ses larmes, sa passion, son corps infernal et son destin terrifiant.
Avec le recul, le graphisme est toujours impeccable et magnifique, mais entre temps, j'ai grandi, je trouve que ça se la pète un peu et toute cette douleur grandiloquante m'agace, un peu comme tous les drames romantiques XIXe siècle, finalement (ne lisez pas l'adaptation en BD de Lorrenzacio, par exemple, c'est une parodie pitoyable de The Crow).