Si le premier tome de Pluto m'avait intéressé, mais paru sensiblement moins audacieux et émotionnellement intense que le travail "habituel" d'Urasawa, le second volume rattrape largement le coup : entre la recréation vraiment charmante du personnage d'Astro, dont Urasawa rend magnifiquement l'innocence, l'idéalisme et les sensations à fleur de peau, et la politisation assez culottée du récit, travaillant agressivement le thème de la guerre en Irak et les mensonges de la Maison Blanche, voilà une histoire qui s'emballe superbement. On referme donc ce second volume avec un "Ouaouh" admiratif : pas de doute, même dans ce qui constitue une sorte d'exercice de style et de défi à la fois (se mesurer au génie de Tezuka en s'appropriant son matériau le plus emblématique), Urasawa fait la preuve de sa maîtrise parfaite du récit comme des émotions du lecteur. Je vais me précipiter sur la suite ! [Critique écrite en 2010]