L'agent Graves est un type bien, il offre l'opportunité à des lambdas, dont la vie n'a pas tournée comme elle le devrait, de "régler" les choses. Les moyens de ce règlement tiennent dans un attaché-case, une arme, 100 balles intraçables et un dossier sur la cible qui a poussé notre protagoniste dans cette situation. Libre à lui/elle de faire les choses ou de laisser courir, mais comme on le constate, il a plutôt intérêt à aller au bout ...
C'est comme cela que se présente l'intrigue de 100 Bullets, et si l'histoire restait comme cela ça serait déjà une bonne série. Mais Graves n'est pas qu'un bon samaritain flippant, il fait également partie d'un groupe dissolu chargé de maintenir la paix entre les familles mafieuses. Les valises deviennent rapidement quasi anecdotiques, et c'est le polar qui prend le pas.
Je ne suis pas fanatique du dessin de Risso, mais force est de constater que c'est parfait pour l'ambiance. Ces faciès de carnassier dans la pénombre annoncent les bêtes cachées dans l'âme des tueurs. Le dessin est simple et joue sur la lumière, surtout sur l'absence de lumière, pour retranscrire une atmosphère très noire et enfumée de vapeur de cigarette et whisky. La psychologie des personnages est bien traitée dans des épisodes parallèles à la trame principale. Le contenu est très dense, donc certains recueils sont assez nettement en retrait (le volume 5 par exemple).
Cette série à ne pas rater, s'apprécie encore plus en VO mais il faut s'accrocher.
9/10 "fer O.G's"