Larcenet est vraiment bon pour faire passer les émotions : au long de cette BD, il a su me faire ressentir successivement sa déprime, son angoisse, me faire rigoler, me faire aussitôt replonger dans le sérieux, puis rire à nouveau mais jaune, puis montrer à quel point il veut sortir de ce cauchemar qu'il a vécu, etc... C'est raconté tout simplement mais l'émotion passe carrément.
Je n'aime pas trop le dessin. Bon, j'aime bien les p'tits bonshommes rigolos quand il s'agit des scènes plus drôles ou des scènes "simplifiées". Mais les scènes "noires" sont justement trop noires, trop "tâches d'encre" pour moi. C'est un goût perso même si j'admets que ça colle parfaitement avec le sujet.
Ensuite, outre les émotions qui passent (la grande réussite de cette BD), l'histoire est intéressante et relativement prenante. Mais en fait, ça se résume assez vite, il s'y passe peu de choses et la lecture est un peu rapide. Et surtout, je doute que ce soit une BD qui se relise vraiment.
C'est pourquoi, malgré un bon moment de lecture et une joie de découvrir encore un peu plus la personnalité de Larcenet, je trouve cette BD "seulement" pas mal, parce qu'elle ressemble à mes yeux à un "petit" témoignage intense, mais pas une oeuvre complète, dense et qui se suffit complètement à elle-même.