Projet Overkill - Incognito, tome 1 par Gatcha
Minable employé de bureau, Zak se fond dans la masse grouillante des gens sans histoires. Sa vie, totalement vide de sens et de but, lui pèse d’autant plus qu’il sait ce qu’il était avant : un super-criminel amoral et violent, l’un des meilleurs d’une organisation maléfique menée par Black Death. Mais tout a basculé le jour où son frère jumeau s’est fait abattre. Laissé lui aussi pour mort, Zak a choisi d’en profiter pour prendre du recul, balançant son ex-patron au passage. Dorénavant, il vit sous une nouvelle identité et sous la surveillance de ses anciens ennemis, qui le maintienne en respect grâce à une drogue inhibant ses pouvoir. Mais lorsqu’il découvre par hasard ce qui annule ses effets, Zak se retrouve presque malgré lui à aider les plus faibles…
Cette nouvelle série des auteurs de Criminal en reprend l’atmosphère de roman noir tout en y insérant de nombreux éléments empruntés aux comics de super-héros. Le mélange se révèle parfait, suffisamment loin d’un récit classique d’homme en collant pour éviter que les réfractaires en abandonnent la lecture. Si on ne peut pas s’empêcher de penser à Wanted dans lequel le héros faisait le chemin inverse, passant d’employé minable à super-méchant, Ed Brubaker connaît suffisamment le métier pour proposer très vite autre chose. A travers Zak, l’intérêt est rapidement de découvrir qui sont Black Death et les fondateurs du SOS, et comment est né le Projet Overkill. Le dessinateur Sean Phillips se montre lui aussi à l’aise pour dépeindre ce monde réaliste tombant parfois dans la folie, bien aidé par les couleurs impeccables de Val Staples. Du beau boulot dont on attend la suite avec impatience.
Une œuvre à part dans le monde pourtant bien cloisonné du comic book.