C'est dans ce tome 2 (et ça le sera encore plus dans le tome 3), que je retrouve ce qui m'avait déçu dans cette série, la première fois que je l'ai lue, à sa sortie.
Le premier tome est pour moi excellent. Un scénario très riche et très complexe et qui navigue constamment entre un univers de SF (l'univers "réel"), et des univers et des personnages extraits de mythes et légendes, dieu(x), personnages de contes, mythes, démons,...etc...
Cette série souffre ensuite à mon goût un peu trop de ce que j'appellerai un "syndrome-Jodorowsky".
Le parallèle qui me vient naturellement à l'esprit, est celui avec la série "l'Incal" de Moébius/Jean Giraud. J'ai adoré cette série de BDs gamin. Les premiers tomes restent pour moi parmi ce qui a été fait de mieux en terme de bande dessinée de science-fiction. Mais à un moment (vers le tome 5 je crois ?)... le récit tombe dans un penchant, et à mon avis un excès du scénariste Jodorowsky : L'histoire s’éloigne d'un univers futuriste réaliste... pour partir de plus en plus dans des digressions philosophico-métaphysico-intellectuelles. Si on ne peut dénier l'originalité que prend l'histoire avec cette tournure... je la trouve pour autant beaucoup moins intéressante à partir de là.
Même soucis avec Promethea :
A partir du tome 2 commencent à apparaitre des passages entier de visite de l'univers imaginaire (Immateria). Passages extrêmement bavards et ésotériques, pendant lesquels les personnages se baladent sur un fond digne d'expériences sous LSD des années 60.
Je ne suis pas contre le fait qu'il y ait quelques passages de ce type. Mais je les trouve souvent trop fréquents, et trop longs... et souvent ennuyeux (le fait d'avoir cette série entièrement en anglais n'aide sans doute pas).
Dans le tome 2... ça va encore, car il y a encore une bonne alternance entre les passages "réel" et la visite de mondes immatériels. L'intrigue qui nous parle de ce qui se passe dans le NY du futur continue en parallèle... c'est tant mieux.
Malheureusement le tome 3 est presque entièrement consacré à ces monde imaginaires/immatériels... Et l'histoire commence -pour moi- à perdre une partie de son intérêt.
Ca reste une bonne BD... et ça le restera jusqu'au bout. Mais je regrette qu'Alan Moore n'ait pas gardé la ligne directrice (ce "juste milieu") du premier tome. Ca aurait fait une BD fantastique.