Détruit, taillé en pièces, officiellement mort ... Pourtant il revient, et il n'est pas content !
Il s'agit là d'une histoire complète constituée des six premiers épisodes de la série Franken-Castle.
■
Parce qu'elle est traquée par un sinistre individu ayant juré
l'anéantissement de toutes créatures inhumaines sur Terre,
la Légiondes Monstres ressuscite, à sa manière,
celui qui fut le Punisher.
Beaucoup espèrent alors qu'il sera un atout majeur pour leur
survie...
■
C'est après des épisodes super-héroïques relevés sur le Punisher, que le scénariste Rick Remender chamboule tout en lui érigeant une série fantastico-horrifique éloignée des gros évènements du Marvel-verse. Des épisodes inattendus donc, où le retour de Frank Castle chez les "vivants" façon Robocop prend des allures de quête identitaire pour devenir le ressort même de l'intrigue. Il en résulte une complainte souvent déjantée, chaloupée de petits trésors jusqu'au-boutistes qui rafraîchissent l'univers alors piétinant de Frank Castle, voir même de Marvel tout court.
L'autre poulie de ces pages, c'est évidemment ce monde assez pertubant parcouru au rythme endiablé d'une aventure bien loufdingue. Avec son domaine souterrain à l'architecture organique, son extraordinaire galerie de freaks tous superbement campés et issus des 70's, son humour charbonneux, et ses scènes irrémédiablement trash : il est conseillé d'avoir le palpitant bien accroché ... Le mélange se révèle toutefois cohérent, extrêmement graphique, purifié par une colorisation non encrée des plus efficientes.
Et cette maestria visuelle on la doit majoritairement à l'habituel sidekick de Remender, qui n'est autre que monsieur Tony Moore. Déjà responsable de magnifiques planches sur Fear Agent, il est ici artisan sur pas moins de quatre épisodes sauvagement débridés.
On se repaît alors sans réserve de son trait minutieux et fouillé, habile sur les jeux de regards, et qui réussit même l'exploit d'être diaphane dans les plans d'attroupements.
On remarquera aussi l'épisode oeuvré par le talentueux français Roland Boschi, avec un graphisme certes de caractère, mais plus délié et moins raccord à l'ambiance que ne l'est celui de Moore.
Quant à l'ami Dan Brereton, il vous tirera sûrement quelques grosses larmes nostalgiques avec ses chaleureuses peintures rétro...
Alors même si la scène finale s'étire dans l'excès, on peut affirmer que cette histoire en apparence casse-gueule est une petite réussite. La dynamique artistique fort gonflée a su renouveler avec orginalité le titre, le personnage, ainsi que l'univers du justicier. Peut-être même trop, puisque le public frileux s'est semble-t-il perdu en chemin.
Pour ceux qui hésiteraient encore, sachez qu'il n'est point nécessaire d'avoir englouti des kilomètres d'histoires Marvel pour apprécier celle-ci : ces épisodes se suffisant parfaitement à eux-mêmes !
Donc oui, ce comic mérite à la fois ses étoiles et votre investissement.