Le thème du voyage dans le temps, du retour en enfance, du « que se serait-il passé si j’avais fait ça à l’époque » est assez classique dans l’art, et pourtant Quartier Lointain a un charme indéniable, et sans être forcément très original, parvient à fasciner le lecteur.
Tout se lit de manière extrêmement fluide, la narration est simple, le scénario est simple, les personnages sont touchants par leur … simplicité et on revit la vie de Nakahara en se laissant emporter par ses souvenirs, par ses réflexions sur le monde qui constituait son enfance et par leur cachet indéniable de la vie d’adolescent. Les cours, les sorties avec des amis, les premières expériences, le héros est surpris et se prend à aimer ces plaisirs simples et candides. Au final, c’était quand même cool l’école, et pas si inutile que ça. Et tous ces potes qu’on n’a plus jamais revu après le collège, ils étaient sympas quand même, et c’est dommage de ne les avoir plus revus après. Et la vie était quand même plus simple, il y avait moins de choses à gérer. Et tout doucement, on plonge dans cette mélancolie, dans cet univers du passé désuet, mais si simple et touchant.
Pourtant, le ton n’est pas moralisateur, non tout n’était pas mieux avant, et l’auteur se plait à le répéter : il était interdit d’aller au restaurant sans ses parents, la condition de la femme était exécrable et la conception de la famille était plutôt … arriérée. Et les choses ont changé, le monde a évolué et au final, on ne vit pas plus mal à notre époque. J’ai 20 ans, et en l’espace de 10-15 ans, le monde n’a pas tant évolué que ça, mais pourtant je ressens cette nostalgie, cette envie de revenir sur les traces de mon passé, de revoir les bâtiments que j’apercevais tous les jours en allant aux cours, de reparler à ces potes d’enfance avec qui je jouais quand mon esprit était encore pur, et j’ai retrouvé en moi ces sensations grâce à ce manga. Son rythme lent est propice à l’introspection, et je ne peux que le conseiller vivement à tous ceux qui sont capables de se laisser porter par un récit, voire d’aller plus loin que celui-ci pour s’identifier pleinement dans le cadre de l’histoire.
Et pour être tout à fait honnête, la deuxième partie est moins convaincante, et plus mièvre dans son traitement, ce qui pourrait agacer, même si je n’ai pas eu spécialement de problèmes vis-à-vis de cela.
Quartier lointain, c’est beau.