Hiroshi sera-t-il capable de modifier les événements de son passé comme la disparition soudaine de son père ?
Nommé pour plusieurs prix comme celui de la meilleure bande dessinée Japonaise en 2008, Quartier lointain est un agréable mélange entre manga et bande dessinée. Jirô Taniguchi nous fait voyager dans le temps pour nous faire revivre son enfance. Un père de famille, ivre, se trompe de train pour rentrer et fini dans sa ville natale. L’homme, alors âgé de 48 ans, décide donc d’aller sur la tombe de sa mère. S’étant endormi en pleine réflexion, Hiroshi se réveille avec 34 ans de moins. Maintenant jeune homme de 14 ans, il va revivre sa jeunesse jusqu’au départ de son père.
Il serait difficile de parler de Quartier lointain sans évoquer la qualité des dessins. Le style très réaliste du dessinateur Taniguchi transmet les émotions des personnages. Ce style permet de rapprocher le récit ainsi que les personnages du lecteur. Les émotions des personnages se font bien ressentir, si bien que certains phylactères ne seraient pas nécessaires à la compréhension. Les décors sont dessinés dans les moindres détails. De plus, en utilisant uniquement le noir et le blanc, Jirô Taniguchi nous entraîne dans un monde japonais coloré. Grâce aux dessins, je me suis sentie emportée dans l’histoire.
Une des grandes forces de cette œuvre est l’intervention des réflexions du personnage principal, Hiroshi. Ses questionnements nous unissent à lui. Pertinents, ils atteignent le lecteur et l’entraînent dans une contemplation de sa jeunesse, thème principal de la bande-dessinée. A cela s’ajoute le thème du destin, notion importante dans le récit. Bien que certains n’y croient pas, avec cette histoire on a envie d’y croire.
Un autre atout de cette bande dessinée de deux tomes est la crédibilité des personnages. Ils ne sont rien de plus que de banals habitants de Kurayoshi, ville japonaise, cependant cette simplicité démontre que cette histoire peut être vraie et nous noue au récit. Les actions ou les réactions des personnages nous sont coutumières. Par moment, les personnages semblent si réels qu’on se reconnaît dans leur comportement. Ils utilisent un vocabulaire courant qui rappelle l’atmosphère familiale dans lequel nous vivons presque tous.
J’ai énormément apprécié la lecture de Quartier lointain. Ce récit, dédié aux plus jeunes comme aux plus âgés permet de prendre conscience de la fatalité de la vie. Revivre son passé ne veut pas dire être capable de le changer. Cette bande dessinée a tout pour la relire.
Alaskaaa