Sanglantes familles...

Au crépuscule du tome 1, De toutes mes forces, c'est un vieux roi tigre à l'article de la mort qui poignarde sa propre fille qu'il accuse de le trahir. Son règne sanglant se termine ainsi en faisant couler celui de sa lignée. Voici une introduction qui augurait une fresque de belle ampleur !

Quelqu'un de vivant, tome second du cycle Un qui semble devoir en compter cinq, voit Hirius, le neveu du défunt monarque, accéder au trône. Son impétuosité proverbiale lui promet le pire pour diriger ses sujets, d'autant qu'il méprise son frère cadet qui quémande pourtant un poste. Quand on ajoute sa mère, supposée folle, qui sort de la geôle où elle croupissait depuis 10 longues années pour tentative de régicide, et sa cousine qui fréquente un garde royale au point d'en attendre une descendance illégitime, on se dit que ces histoires familiales ne vont pas aider le nouveau souverain à asseoir son autorité dans un contexte de guerre latente.

Le premier tome, clairement introductif, promettait de suivre plusieurs trames narratives concomitantes, tant les personnages semblent nombreux. Les liens entre ces divers protagonistes demeuraient jusque-là abscons et l'on pouvait espérer quelques éclaircissements bienvenus. Au terme de cette lecture, je sens poindre un soupçon de déception. Certes, les qualités graphique et narrative ne se démentent point. Néanmoins, il apparaît que ce second opus ne fait guère progresser l'histoire et se pose contre un prolongement de l'introduction de son prédécesseur. Le lecteur suit les tous premiers pas du règne d'Hirius et les histoires parallèles se dévident tranquillement, sans rebondissement particulier, si ce n'est l'épilogue qui ponctue à nouveau dans un jaillissement l'hémoglobine la destinée de cette sanglante famille.

La lecture demeure agréable, certains personnages devenant attachants, mais il faudra au lecteur se montrer patient, les auteurs ayant manifestement décidé de prendre tout le temps nécessaire pour installer leur univers et leur histoire.