Avec ce second tome, les auteurs tracent gentiment leur sillon, maintenant que le contexte a été posé et que les personnages ont été présentés… Cette fois, le récit se limitera géographiquement à l’enceinte du palais royal d’Angléon, en restant centré sur les querelles de famille pour s’accaparer la couronne. Et dans cette série animalière, quoi de mieux que les grands félins pour représenter la soif de pouvoir, pour incarner la puissance conjuguée à l’agressivité ? La narration du trio Lewelyn, complexe mais maîtrisée, apporte une fois encore son lot de rugissements et de sang, entre complots et intrigues de palais, pour se terminer sur une promesse de voyages lointains, alors qu’Astrelia, fille cadette de feu le roi Cyrus et enceinte d’un garde lion, s’apprête à fuir le royaume par la mer…
On reste toujours admiratif du trait de Jérôme Lereculey, toujours très élégant et avec un souci constant du détail, ainsi que la superbe mise en couleurs de Dimitris Martinos, le tout apportant une touche très réaliste à l’histoire.
Cette aventure au souffle indéniable est en passe d’atteindre sa vitesse de croisière, assurément pas assez vite pour le lecteur impatient de découvrir ce vaste monde aux accents tolkienniens. Mais comme toutes les bonnes histoires, celle-ci sait susciter le désir en ménageant ses effets, en évitant un déploiement rapide et putassier de rebondissements en cascade ou de tout autre cliché lié au genre. En outre, étant donné l’ampleur du projet et son casting de talent, on est bien obligé de penser qu’on a affaire à du lourd… à suivre donc…