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Quelque part ailleurs est un nouveau chapitre de la grande saga Donjon. Les deux auteurs historiques, Joann Sfar et Lewis Trondheim, sont en charge du scénario et les dessins sont confiés à Guy Delisle. Cet album appartient au cycle Donjon Monsters chargé de mettre en lumière un personnage secondaire de l’univers. La nouvelle venue présentée par la couverture prenait les traits d’une jeune fille poursuivie par des fantômes !


La particularité de cet album est de s’étendre sur une période très longue. Le début de l’intrigue est contemporain du cycle « Potron-Minet » et son dénouement de l’époque « Donjon Zénith ». Cette particularité narrative est intéressante et curieuse. Cela offre à cet opus une identité propre et originale.


Le cimetière de Nécroville est particulier. Les morts qu’on y inhume ne quittent pas la Terre. Ils peuvent ainsi continuer à voir leurs proches et à échanger avec eux. Logiquement, les gens viennent des quatre coins du monde pour y faire enterrer leurs défunts. Mais lorsque des entrepreneurs immobiliers envisagent de raser des caveaux pour s’octroyer de nouveaux terrains, les avocats sont de sortie. C’est dans ce climat que la jeune Andrée est engagée pour assister l’un de ces derniers…


L’intrigue se lance réellement lorsque les morts tendent à disparaitre. Ce qui serait logique dans bien des contrées ne l’est pas à Nécroville ! En effet, voir disparaitre tout ce pan (très) particulier de la population inquiète. Que sont-ils devenus ? On découvre qu’ils sont enfermés dans un coffre dans lequel s’est trouvé également emprisonnée la jeune, sympathique et bien vivante héroïne…


Le personnage principal est Andrée, étudiante modèle aux références remarquables. Elle cherche à intégrer un cabinet juridique en tant qu’assistante. Suite à un concours de circonstance, elle se voit malencontreusement enfermer dans le monde des morts. Son cruel destin de vivante parmi les morts éveille naturellement l’empathie. C’est donc son parcours dans un univers qui n’est pas le sien et sa quête de retour à la vie qui alimente la trame générale de cet opus.


Au cours de son périple des plus originaux, l’héroïne rencontre du monde. On a l’occasion de retrouver des personnages familiers de l’univers. Il y a tout d’abord l’avocat au faciès de taureau dont l’éthique n’est pas la première priorité. On croise également le seigneur de la Cour qui n’est pas loin de posséder le titre de plus grand escroc de l’univers de Donjon. Même si leurs rôles restent secondaires, c’était un vrai plaisir de les revoir. Sinon, du côté des morts, la jeune Andrée cherche à trouver de l’aide pour retourner chez les vivants. Mais tout le monde ne semble pas forcément motivé à la voir quitter le coffre…


Le rythme de la narration est particulier. En effet, nous n’avons pas conscience du temps qui passe. C’est uniquement lors de la sortie du coffre de l’héroïne que nous apprenons que de nombreuses années sont passées depuis son enfermement. Néanmoins, cela n’empêche pas l’alternance entre monde des vivants et monde des morts d’être habilement gérée. Chacun apporte son écot à l’histoire enrichissant ainsi le scénario. Malgré cela je dois bien avouer que l’originalité des enjeux et de la trame m’avaient un petit peu perdu lors de ma première lecture. J’avais refermé l’album avec le sentiment d’une intrigue quelque peu décousue. Cependant, après une seconde lecture, cette sensation avait disparu laissant la place à un moment de lecture agréable et captivant.


Les enjeux du scénario nécessitent naturellement la mise en place de lieux originaux. J’ai trouvé le monde des morts très réussi. Le travail sur les perspectives et les couleurs lui donne une identité originale qui participe à l’intensité de l’immersion de l’héroïne dans cet univers inconnu. Les « locataires » des lieux apportent également leur écot à l’ambiance de l’au-delà ! Côté monde des vivants, on ne peut pas dire que l’heure soit à la fête. En effet, suite à la disparition des morts, la cité a périclité. Cette atmosphère de fin de règne est joliment rendue par le travail sur les couleurs.


J’ai trouvé cet opus intéressant. Par sa personnalité singulière, il apporte une touche particulière à la saga « Donjon ». Je ne sais pas si ses événements impacteront fortement la trame générale de l’univers mais cela ne doit pas empêcher les adeptes du genre à faire un petit détour pour découvrir cet album…


Eric17
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il y a 6 jours

Eric17

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