Avec ce Rakahanga ! tome 16 de la série Aquablue, les auteurs Régis Hautière et Reno nous emportent dans une escalade de violence qui avait déjà largement débuté dans le tome précédent.
Aquablue, planète à dominante aquatique, abrite un peuple pacifique. L'espèce humaine, invasive par nature dans ce futur interstellaire, s'est implantée sur cet éden turquoise et compte bien, par tous les moyens, faire valoir son droit de propriété vis-à-vis des indigènes qui ont de plus en plus de difficultés à supporter les exactions commises par certains colons humains. Mais si en plus des puissances occultes attisent les braises de la haine, une flamboyante confrontation semble devenir inévitable. Certaines tribus autochtones n'entendent pas se laisser faire plus longtemps et souhaitent passer à des actions plus musclées tandis que Nao tente toujours de privilégier la solution diplomatique.
Allégorie de l'expansionnisme européen dont les exemples sont légion (Afrique, Amérique du nord, Amérique du sud, Asie, Océanie), ce tome montre une fois encore, s'il en était besoin, la triste réalité d'un peuple qui souhaite s’accaparer les territoires de natifs jugés arriérés. Après des premiers échanges relativement courtois, les relations se durcissent et les autochtones deviennent un écueil qu'il faudrait éradiquer pour plus de commodité. C'est ce qui semble se profiler ici avec des provocations de part et d'autre qui vont crescendo jusqu'au point de non-retour.
La question posée, ô combien d'actualité, est celle de l’appellation de ceux qui luttent (plus ou moins instrumentalisés d'ailleurs) contre l’envahissement de leurs territoire ancestraux : résistants, rebelles, terroristes ?
Tout est question de point de vue, comme toujours.
Du côté des illustrations, c'est toujours un sans-fautes qui, s'il arbore un style particulièrement réaliste, est toujours fort agréable à contempler.
Les soubresauts de la confrontation n'ont pas fini de faire trembler la planète saphir...