Rebis
7.3
Rebis

Roman graphique de Irene Marchesini et Carlotta Dicataldo (2024)

Oubliable malgré ça qualité graphique indéniable

Dès les premières pages, Rebis impressionne par sa maîtrise graphique. J'avoue même l'avoir loué en médiathèque sur un coup de tête, juste en voyant la couverture et la qualité de la mise en page.


Le chara-design est soigné, la colorisation immersive, et l’ensemble dégage une esthétique à la croisée des influences. Un mélange équilibré entre le style franco-belge, les codes du manga et même quelques touches de comics. Une hybridation qui fonctionne à merveille, notamment grâce à une compréhension anatomique précise et une mise en scène qui sait jouer avec la dynamique des cases. Les personnages qui débordent des cadres, les pleines pages spectaculaires, les décors détaillés... tout contribue à créer une BD qui a du cachet. Visuellement, c’est une belle réussite.


Mais si la forme séduit, le fond laisse terriblement à désirer. Très vite, on comprend où le récit veut nous emmener, et il ne dévie jamais de sa trajectoire. Tout se déroule de manière trop linéaire, avec des rebondissements qui manquent de surprise et des situations qui peinent à captiver. On suit l’histoire sans réel enjeu, sans cette petite étincelle qui donnerait envie de tourner les pages avec fébrilité. Tout est trop prévisible, cousu de fil blanc au point qu’on pourrait presque deviner la conclusion dès les premières pages… et c’est bien là le problème.


La fin, d’ailleurs, accentue encore cette impression d’incomplétude. Elle arrive trop vite, comme si quelque chose manquait, comme si l’histoire n’avait pas pris le temps de laisser ses personnages respirer avant de les abandonner. Cette absence de développement final laisse un goût amer, une sensation de vide qui ne sert pas le propos mais qui frustre plus qu’elle ne marque. On aurait aimé une conclusion plus posée, plus travaillée, qui nous permette de dire adieu aux personnages avec un minimum de satisfaction.


En somme, on a à faire à une forme de bien-pensance maladroite et enfantine qui semble saupoudrée sur le récit sans véritable subtilité. Ce n’est pas tant le message qui pose problème, mais la manière dont il est amené, parfois trop appuyé, trop naïf, au point de casser l’immersion. Un discours qui aurait mérité plus de nuance, plus de profondeur, au lieu de se contenter d’une approche simpliste qui, au final, dessert plus qu’elle ne sert l’histoire.

J'ose le dire, c'est bourrin dans son déroulé.


En refermant Rebis, il reste cette impression étrange d’une BD qui avait tous les outils en main pour être marquante, mais qui se contente d’être une belle vitrine, sans réelle substance derrière. Un bel objet, visuellement abouti, mais narrativement oubliable. On sent le potentiel, mais l’histoire ne prend jamais vraiment son envol. Un plaisir pour les yeux, mais un récit qui, lui, peine à marquer les esprits.

KumaCreep
3
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il y a 4 jours

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