Une nouvelle lecture pour le Prix CurioSophie de l'Affaire Tonnerresol. Une bonne chose que je sois membre du jury, parce que je n'aurais jamais acheté une BD aussi... j'allais écrire criarde, mais disons plutôt tape à l’œil. Le choix des couleurs est un attentat oculaire ! Il en faut, de la résilience optique, pour survivre à ces pages et ces pages acidulées, pétillantes, virulentes, voire violentes. Je ne m'explique pas du tout la nécessité de piocher dans des teintes aussi franches, mais bon, il faut respecter les choix de l'autrice, à défaut de les comprendre. Il n'y a pas que ça que je n'aie pas compris... l'histoire m'a également laissée perplexe. Un petit garçon geignard est trop délaissé par sa mère à son goût. Il s'enfuit dans l'univers menaçant du premier film de la dame, dans lequel rôde la Mort Rouge, sous une toge écarlate. Elle traîne dans des espèces d'orgies tout habillées, bigarrées à l'extrême, comme il se doit, et tout le monde meurt à la fin. En attendant, à mesure que la mère actrice connaît le succès, la solitude de son fils s'accroît, ainsi que les dimensions de la maison d'architecte dans laquelle ils vivent. Des métaphores et encore des métaphores, mais qui ne m'ont pas menée à la révélation que j'attendais vaillamment. J'ai été tentée de jeter l'éponge une paire de fois, je le confesse, et c'est une certaine élégance épisodique des traits qui m'a convaincue de tenir le cap. Même si elle est souvent brouillée par des compositions tarabiscotées et des gribouillis de hachures dont on se demande ce qu'ils apportent à l'image. Bref, une histoire et un style malaisants, globalement, qui ne m'ont pas fait passer un bon moment de lecture. La perplexité, ça occupe un peu, mais pour le reste...