Je pense que de nos jours, on ne peut plus faire des mangas comme ça, quand ils sont adressés à un public adulte.
Si le sujet est à la base intéressant, le produit qu'offre Chie Inudoh est totalement dépourvu de la moindre subtilité.
En quelques pages, on a vite compris que l'héroïne serait une insupportable oie blanche, que le scénario s'emploierait à décrotter jusqu'à en faire une puissante et noble reine. Oui, bon.
L'histoire d'un garçon manqué qui devra se s'élever contre le club des machos. Vilains machos, qui partagent tous le même sourire sardonique (et je suis sûr qu'ils ne le lavent pas après usage, c'est dégoûtant).
Un manichéisme à 200%, servi par un dessin qui respecte le théorème le plus cheap et le plus horripilant du mauvais manga: lorsque Robert est méchant à l'intérieur, ça se voit à l'extérieur.
Il suffit de regarder la tête d'un mec pour savoir s'il fait parti des méchants ou des gentils, et ça, c'est vraiment imbouffable.
En parlant de détails graphiques permettant de différencier les bons des vilains, on va dire que je suis parano, mais je propose cette expérience scientifique:
Voici le cast du manga, fait de divers représentants de la société égyptienne:
https://image.ibb.co/ebfFiH/persos.png
Maintenant, classons ces trombines selon qu'elles appartiennent à un gentil ou à un méchant, abradacabra:
https://image.ibb.co/gQe83H/persosviliains.png
Voilà, un détail d'ordre colorimétrique vous sautera peut-être aux yeux. En tout cas, moi ça m'a fait cet effet.
Pour raccrocher au thème principal de cette critique, je dirais que j'aimerais bien qu'on cesse de prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages. Et qu'on m'estime, moi lecteur, assez malin pour ne pas avoir besoin d'indices graphiques comme un teint basané ou un sourire polisson pour comprendre que le personnage est méchant.