Et si le vrai monstre de la « Tétralogie du monstre », c’était le scénario ? On pouvait suivre le premier épisode sans efforts démesurés ; le deuxième devenait moins limpide ; avec le troisième c’est clairement brouillon. Est-ce une question de format, la trilogie prévue étant devenue entre-temps tétralogie ? Est-ce parce que Bilal a voulu placer dans Rendez-vous à Paris l’ensemble des thèmes récurrents de son œuvre, football futuriste inclus ? Avec cet épisode, on passe aussi des mythiques Humanoïdes Associés à Casterman — quelle est la cause, quelle est la conséquence ? Quant aux promesses que 32 décembre laissait entrevoir, elles sont oubliées : le scénario ne s’éclaircit pas franchement, le personnage de Sasha perd de son envergure.
Bien sûr, le tout reste très ambitieux, donc casse-gueule. On s’éloigne de la bande dessinée « pure » pour lorgner vers l’art — mais avec Bilal ce n’est plus très étonnant, et rétrospectivement ça s’est vérifié. C’est d’ailleurs dans les éléments de réflexion esthétique ébauchés avec la figure de Warhole / Holewar, qui acquiert définitivement une épaisseur bienvenue, qu’il faut chercher l’intérêt d’un Rendez-vous à Paris sans lesquels il serait clairement manqué.