Le troisième tome du "Photographe" est peut-être le meilleur, centré qu'il est sur le retour solitaire du "héros" Didier à travers les montagnes, vers un Pakistan qui lui permettrait de revenir à la "civilisation" : une véritable odyssée, faite de milles petites embuches et détours, jusqu'à un moment magnifique où la mort passe très près, dans le brouillard d'un haut col enneigé. La composition graphique du livre, semblable à celle des deux premiers tomes, sert en permanence la sécheresse et le dépouillement extrême d'un récit aussi exceptionnel qu'il est livré à travers des mots simples et justes. "Le Photographe", avec son épilogue magnifique, touche à des zones jusqu'alors inexplorées par la bande dessinée. [Ecrit en 2006]