Point d'orgue
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Lewis Trondheim continue la série Richard sur la lancée de l’excellent Richard et les Quasars. Cette toute nouvelle série s’impose également sur le plan graphique: réitérant la méthode de l’encrage direct, mais au style minimaliste mené avec bien plus d’assurance que sur de précédents essais comme Mildiou (1994). L’élément le plus remarquable est l’emploi massif de trames pointillées. Un procédé inédit chez Lewis, à un Nous Sommes Tous Morts (1995) près, à la différence qu’ici les trames ont manifestement été crées avec un logiciel numérique, offrant un rendu bien plus propre.
Richard met à nouveau son sens critique à l’épreuve de l’hypocrisie de ses adversaires, mais va encore plus loin qu’auparavant, se confrontant à un sujet particulièrement sensible, le conflit iseaëlo-palestinien, qui dure maintenant depuis presque trois quarts de siècle. À sa coûtumière franchise, Richard mêle ici un scepticisme perçant qui met à mal les certitudes son adversaire militante, laquelle ne manquera pas de hausser le ton pour espérer sauver la face. Une opposition si virulente entre lui et une militante pro-palestinienne peut déstabiliser, mais Richard pose son questionnement sans se laisser influencer par le sujet du débat.
Au cours de l’album, Richard rencontre des pratiquants israélites. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ces derniers se révèlent bien plus intègres que la militante anti-Apartheïd. Un magistral coup de force, double qui plus est: Lewis Trondheim montre par la même occasion comment certains réutilisent à leur compte des termes à forte charge symbolique comme "Apartheïd", les vidant de leur sens en les employant de manière abusive. Enfin, ce récit expose utilement plusieurs informations importantes sur le judaïsme et le conflit israélo-palestinien.
Créée
le 5 nov. 2021
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