"Rouge Bonbon", c'est une suite de phrases précieuses.
Une saynète, une situation, des personnages, des lieux, des pensées et des gestes. Tout s'accorde très bien, faisant de chaque passage un moment unique. Une saynète se lit comme une nouvelle ; une par une, à tête reposée, reposant le livre entre deux récits, pour savourer encore la saveur que nous a laissé le précédent sur langue. Chaque histoire porte en elle une sensibilité différente, un autre univers. Les mots sont justes et témoignent, par des mots simples et efficaces, d'un instant.
Cette fille dit qu'il est bon d'avoir les clés de l'appartement d'une personne qui nous est proche, de savoir qu'on peut s'y rendre quand bon nous semble, et on sent gonfler en nous ce sentiment là, ce sentiment précis, si bon, tellement vif.
Kiriko Nananan a cette capacité à jouer avec nos souvenirs et nos sensations.
De longues lignes noires, de vastes espaces blancs. "Rouge Bonbon" est de qualité, sur le plan esthétique. Il faut regarder l'efficacité des traits, qui dessinent le mouvement, les mains, les expressions ... Les dessins vivent et s'animent. C'est vraiment beau, putain oui, moi ça m'émerveille.