C'est un peu suite à cette période de crise sanitaire que j'ai décidé de sortir de mes étagères et relire la série SOS Bonheur.
J'avais le souvenir d'un récit basé sur le contrôle abusif des faits et gestes du citoyen, de méthodes de préventions sanitaires excessives et de diverses élucubrations qui font étonnament un peu penser à ce que l'on vit actuellement. Alors certes, nous n'y sommes pas encore à 100 %, heureusement, mais la situation actuelle reste inquiétante, on vit quand même dans un monde de plus en plus bizarre.
Tout en parcourant la lecture, je me suis posé des questions sur l'état d'esprit de Van Hamme lors de l'élaboration de son histoire. Où a-t-il été cherché toutes ces idées ? Sont-elles le fruit de son imagination fertile ? A-t-il été influencé par la lecture d'oeuvres diverses ? Cela restera un mystère d'auteur mais il n'en reste pas moins que ces pensées visionnaires sont toutes plus pertinentes les unes que les autres.
Plusieurs fois, j'avais le sourire jaune en coin face à ce scénario tordu et pourquoi pas plausible dans le pire des cas.
Croisons les doigts que le bon sens humain l'emporte sur des dérives étatiques qui peuvent s'avérer dangereuses et irréversibles.
Mais que dire de ce chapitre où à défaut de ne pas souscrire à une assurance et surveillance santé, de vouloir garder sa liberté, une des protagonistes se retrouvent rejetée du système sans le droit au soin médicaux.
Le chapitre sur les vacances nationales organisées par l'Etat et la fin des libertés sur l'organisation de nos propres vacances annuelles.
Le chapitre sur la régulation des naissances avec l'abandon d'enfants....Les concepts décrits par Van Hamme à travers trois tomes valent le détour et je vous laisse le soin de les découvrir si ce n'est encore fait, certaines font vraiment froid dans le dos et laissent bien songeur.
Le dessin de Griffo accompagne tout cela à merveille, son trait à la bonne idée de ne pas trop faire dans le séduisant et ses couleurs froides n'édulcorent pas la gravité des thèmes abordés. Un premier cycle génial.
28 ans plus tard, les éditions Dupuis ont décidés de repartir pour une saison 2 avec cette fois-ci, Stephen Desberg au scénario et je dois dire que les sujets décrits sont tout aussi interpellants, fous et potentiellement crédibles (préférence nationale, discrimination, isolement des étrangers dans des cités à l'écart de la grande ville, milices privées...)
Seule, la conclusion m'a parue beaucoup plus faible et pas à la hauteur de celle de Van Hamme. Le dessin est toujours de Griffo mais la qualité a baissé drastiquement, dommage.