Un ami m'a dit récemment : "Lorsque j'ai lu S.O.S. Bonheur, j'ai découvert que la BD pouvait être politique."
Ainsi, malgré le côté désuet des dessins, aller à la rencontre des protagonistes imaginés dès 1980 par Van Hamme et Griffo est réaliser une immersion dans une dystopie qui fait froid dans le dos tant elle parait conforme à la réalité.
- La surpopulation mondiale qui agglutine des individus anonymement masqués dans des agglomérations qui sont autant de monstres hybrides.
- L'informatisation omniprésente qui centralise les données des téléphones, de nos cartes bancaires et autres cartes vitales.
- L'hyper-présence des médias et le métier d'écrivain estampillé par l'Etat (qu'il soit russe ou chinois).
- Et ces "drôles" de vacances uniformisées par des organisations qui usent de recettes identiques, qu'elles aient lieu au bord des piscines de campings ou de clubs de vacances.
Bref une trajectoire imaginaire qui ne demande hélas qu'à trouver un miroir dans notre société réelle.
La révolution
Une société où, à la fin, que les gilets soient rouges ou jaunes, ce sont toujours les mêmes élites qui gagnent, qu'elles défendent les intérêts de la Finance ou de l'Armement.
Du moins, c'est que ce Cassandre de S.O.S. Bonheur nous dresse comme fatale issue.
Et rien que pour méditer sur ce sort, qu'il soit vérité ou fiction, on ne saurait que trop recommander de lire et relire cet ouvrage au propos politique et avant-gardiste hors du commun.