Ils sont des livres dont on se souvient toute sa vie. Mais avec un sentiment de satisfaction modéré, tiède.
Celui-ci en fait partie.
Et pourtant il était précédé d'une belle réputation - due à de nombreux prix littéraires - avant que je ne le lise.
Alors pourquoi aurais-je pu l'apprécier ?
Et pourquoi cela n'a pas été le cas ?
A la 1ère question, il y a toute une série de réponses.
- Le thème est atypique (la vie d'une concierge),
- L'idée d'entre-mêler deux récits est intéressante,
- L'auteur a le talent pour écrire un livre fluide et facile à lire.
Mais à la 2nde interrogation il m'apparait bien plus d'évidences.
- Le livre est un "feel-good book" dont la fin aurait pu être mieux travaillée,
- Les personnages ne sont finalement pas très subtiles et le livre se nourrit d'archétypes primaires,
- Je n'ai pas ressenti beaucoup de sympathie pour la jeune Paloma qui souhaite pourtant se suicider ! Comment aimer un livre relatant les pensées d'une prétentieuse ?
- Lire une page sur deux suffit à saisir l'histoire. C'est pour moi le principal grief : j'ai parfois zappé certaines pages et l'histoire fonctionne tout de même.
Cela m'a donc laissé le goût d'un livre "rempli de prose" à l'intérêt limité et qui aurait pu être expurgé de 100 pages.
Du coup les quelques références musicales, cinématographiques et littéraires (Purcell, Ozu, Tolstoï) ressemblent bizarrement à de la confiture qu'on étale pour cacher la misère du pain noir.
Bref "L'Élégance du hérisson" est le genre de livre qui (probablement) divertit et (potentiellement) émeut.
Mais qui manque de subtilité et de sens pour élever l'âme.