Lire l'Amant, c'est d'abord faire abstraction du film.
Non pas qu'il soit mauvais,
Les rythmes, les ambiances, la magie n'y sont juste pas identiques.
Lire Marguerite Duras, c'est parcourir des pages à l'image de son visage, de son corps, de son être.
Energique puis mélancolique.
Femme et jeune fille à la fois.
Pudique et impudique pour peu que l'on ne tombe pas dans les jugements.
Lire l'Amant, c'est découvrir un poème en prose.
On s'y promène,
Lentement, tendrement et délicatement comme la jeune fille s'y dévoile à son amant.
Puis
On est pris par le flot nerveux des chapitres qui se succèdent,
Comme l'adolescente au feutre se démène dans le karma maudit de sa famille.
J'ai adoré lire ce livre atypique,
A la lumière tamisée d'une lampe isolée dans l'obscurité du salon,
Avec, en fond, une musique trainante et grinçante,
Et faire un bout de voyage
Avec la nymphette et son Amant.