Quand Blake et Mortimer affrontent un vilain qui contrôle la pluie

Avec S.O.S. Météores (1959), Edgar P. Jacobs transforme Blake et Mortimer en enquêteurs climatiques, mêlant science-fiction, espionnage et un soupçon de météorologie façon bulletin apocalyptique. Cet opus, à la fois ambitieux et farfelu, est une plongée dans un univers où les orages ne sont jamais juste des orages… et où les parapluies ne suffisent pas à vous sauver.

L’intrigue commence par une série d’événements climatiques étranges frappant l’Europe, des tempêtes soudaines aux inondations inattendues. Derrière ces catastrophes se cache une conspiration diabolique : un savant fou, jaloux de la météo capricieuse, décide de prendre le contrôle du climat pour dominer le monde (parce que, bien sûr, pourquoi pas ?). Blake et Mortimer, avec leur flegme légendaire, se lancent dans une course contre la montre pour déjouer ce plan digne d’un bulletin météo dramatique.

Mortimer est ici dans son élément, oscillant entre sa passion pour la science et son talent pour résoudre des énigmes complexes. Son intelligence et son calme face à des machines improbables et des situations désespérées rappellent pourquoi il est l’un des cerveaux les plus respectés de la bande dessinée. Blake, toujours impeccable, joue le rôle du stratège, prêt à foncer dans l’action avec élégance et un soupçon de danger.

Olrik, le méchant récurrent, revient pour semer la pagaille avec sa moustache diabolique et son talent pour se trouver au mauvais endroit au bon moment. Bien qu’il ne soit pas le cerveau derrière le complot, sa présence ajoute une couche supplémentaire de tension (et de baffes potentielles).

Visuellement, Jacobs brille par son sens du détail. Les décors urbains, les laboratoires remplis de gadgets improbables, et les scènes de tempête sont magnifiquement rendus. Chaque case est une œuvre d’art en soi, regorgeant de détails qui rendent l’univers de Blake et Mortimer immersif et crédible. Les machines de contrôle météorologique, bien qu’un peu datées par rapport aux standards actuels, dégagent un charme rétro-futuriste irrésistible.

Narrativement, S.O.S. Météores est bien rythmé, alternant entre moments de suspense, courses-poursuites haletantes, et explications scientifiques qui flirtent avec le fantastique. Jacobs excelle à mélanger réalité et imagination, bien que certaines scènes explicatives puissent sembler un peu lourdes pour les lecteurs d’aujourd’hui.

Le principal attrait de cet album réside dans son originalité. Transformer la météo en arme de destruction massive est un concept audacieux, et Jacobs parvient à le rendre crédible grâce à son souci du détail et à son talent pour tisser des intrigues complexes.

En résumé, S.O.S. Météores est une aventure captivante et inventive où Blake et Mortimer montrent une fois de plus leur talent pour déjouer les plans les plus farfelus. Avec une intrigue qui mêle espionnage, science, et un soupçon de folie, cet album prouve que même sous la pluie, nos héros restent impeccables. Une aventure où les orages grondent, les méchants complotent, et où Blake et Mortimer prouvent qu’ils sont les vrais maîtres de la météo héroïque.