Mmmh, quelle couverture bien racoleuse dis donc.
Cette suite ne m'a pas davantage convaincu que le premier tome. Pourtant, il y a de l'amélioration. Le graphisme reste inégal, mais il y a un peu plus d'expressivité dans les poses des personnages (malheureusement ce sont toujours les mêmes exagérations qui reviennent). Je ne suis toujours pas friand des décors faits uniquement de couleurs, sans traits noirs : certains sont riches, mais ça ne veut pas dire qu'ils sont beaux, ça reste froid. De plus, les personnages ne sont pas toujours bien incrustés dedans, on dirait qu'ils flottent (pas tout le temps, mais souvent). Le trait est correct, avec des pleins et des déliés, pas trop à redire là-dessus. En revanche, je trouve que soit ce n'est pas assez minimaliste soit trop : ce que je veux dire, c'est que l'auteur essaie d'éviter les détails superflus et pourtant il ne peut pas s'empêcher de rajouter quelques traits de trop par moment... du coup c'est trop pour faire du vrai minimalisme, mais pas assez pour faire quelque chose de plus complet. Je trouve aussi qu'il y a un couac entre les expressions parfois à la limite du cartoonesque (exagération du corps et du visage) par rapport à un canon et un style réaliste (malgré le minimalisme). Ce mélange m'a paru bizarre et dérangeant, surtout que les exagérations ne sont pas employées systématiquement. Autre choix graphique qui m'avait déjà gêné dans le premier tome mais que j'avais oublié de signaler dans ma critique : la typo. C'est tout simplement horrible à lire ces textes écrits à l'ordi... si au moins la typo imitait la manuelle, mais même pas, on dirait que le auteurs ont pris ce qu'il y avait de plus moche. Sinon, le bestiaire est toujours très varié (trop), on a de chouettes créatures.
Le scénario part un peu moins dans tous les sens puisque le scénariste rassemble ses personnages et que la narration tourne autour de deux groupes principalement (un troisième parallèle est amené à la fin seulement) : cela rend la lecture plus aisée, plus fluide, mais ça n'empêche pas d'avoir à quelques dissimulations narratives pour mieux convaincre le lecteur. Le double point de vue lors de la rencontre est LE grand moment du bouquin, le seul où la tension monte vraiment et où les résolutions semblent traitées avec justesse. Pour le reste on a même encore droit à un deus ex machina, ce qui fait toujours mal. Les personnages sont toujours aussi pauvres : il ne suffit pas de présenter un background historique pour enrichir des personnages, s'ils n'ont pas une caractérisation digne de ce noms alors les personnages sont trop facilement interchangeables dans les situations fortes. Bon, il y a la mère du héros qui est un peu plus travaillée, mais son exploitation est un peu trop répétitive.
Bref, toujours pas emballé, mais il me reste un tome à lire dans ma collection, donc je n'abandonne pas, même si je ne suis pas très enthousiaste ; je suppose que j'essaierai de me procurer au moins le tome 4 vu qu'il a été particulièrement bien reçu il me semble.