"Les parents sacrifient tant de choses : temps, sommeil, liberté, argent, intimité... tout ce qu'il leur reste, en gros, c'est de pouvoir se plaindre de tout ce qu'ils ont sacrifié."
J'adore. Le ton très politiquement incorrect de cette saga demeure jubilatoire.
La famille de Hazel est éclatée et les morceaux tentent de se rassembler. Pas facile dans un univers en guerre où nombreux sont ceux qui vous en veulent et sont prêts à faire le ménage... définitivement. Alliances intéressées, trahisons le lendemain, tout cela semble tellement vrai, tellement humain, même si les créatures qui apparaissent dans le récit semblent appartenir à des races diverses.
Difficile de lutter contre ses pulsions. Les démons intérieurs resurgissent un jour au l'autre. Drogue ou violence, le besoin d'exutoire se fait sentir chez Alana et Marko. Mais si les enfants causent bien des tracas à leurs géniteurs, ils sont aussi le moteur qui octroie une énergie quasi illimitée à ceux-ci pour se surpasser.
Cette partie de la saga offre toujours des rebondissements et des scènes étonnantes, même si je les trouve légèrement en-deçà du précédent opus. Mises en couleur avec brio, certaines pages hallucinées semblent provenir d'un cerveau totalement surexcité : je songe à la double page où un dragon tête son propre appendice... mais d'autres pages illustrent avec intensité les retrouvailles de deux êtres amoureux trop longtemps éloignés.
Amour et mort se côtoient en permanence dans un récit où le lecteur ne risque pas de s'assoupir. Lorsque l'on se bat avec la haine et la rage, les victimes collatérales innocentes (mais l’innocence existe-elle ?) ne peuvent que se multiplier. Cette lecture ne pourra qu’immanquablement faire songer à certaines horreurs du monde réel. Ici, les images chocs servent de catharsis au lecteur estomaqué.
Après cinq tomes, les auteurs ont encore de l'imagination à revendre. Les lecteurs n'ont plus qu'à s'immerger dans leur délire jubilatoire.