Sailor V
6.6
Sailor V

Manga de Naoko Takeuchi (1991)

Quelques rappels pour bien commencer. Sailor Moon est à la fois un anime culte de 200 épisodes (et plusieurs long-métrages) et un manga en 18 volumes écrit par Naoko Takeuchi ; c'est aussi une comédie musicale, des jeux-vidéo, et une pléthore de produits dérivés.
L'histoire (de base) racontait comment des guerrières étaient jadis chargées de protéger le Royaume de la Lune et la princesse Serenity, avant qu'un désastre ne survienne et que la princesse et ses guerrières ne soient envoyées sur Terre pour se réincarner, afin d'empêcher que la planète et ses habitants ne subissent les mêmes catastrophes que leur royaume. Si Sailor Moon en était clairement l'héroïne, le personnage de Sailor Venus – aussi appelée Sailor V – disposait d'un statut à part, puisqu'elle a obtenu ses pouvoirs bien avant Sailor Moon, et qu'elle est la seule autre guerrière accompagnée d'un chat parlant, associé aux mascottes traditionnelles des séries de Magical Girl.

A mon sens, le manga de Sailor Moon possédait un défaut majeur : sa concision. La mangaka travaillait dessus en parallèle de l'anime, avec le même scénario de base ; mais passer de 200 épisodes à 18 volumes, même en supprimant une partie du remplissage, cela ne suffit évidemment pas. Certes, l'anime souffrait parfois de son format "un épisode = un ennemi" (principe de base des Magical Girls combattantes), mais après coup, il apparait que cela permettait aux héroïnes de vivre à l'écran, de nous les montrer dans leur quotidien, de les rendre attachantes, de bien développer les relations entre elles, et de placer des touches d'humour du meilleur effet. Le manga, par opposition, allait à l'essentiel, et se limitait presque aux combats contre les ennemis les plus puissants ; cela allait beaucoup trop vite, sans nous laisser le temps de savourer et de nous intéresser aux personnages.
Sailor V, par contre, c'est de l'inédit. Focalisé sur l'héroïne du 5 majeurs que j'appréciais le moins, mais ce manga réussit là où l'autre avatar papier de la série échouait : il prend le temps de nous faire vivre les aventures de Minako à ses côtés, nous la suivons dans ses petits tracas aussi bien que dans ses combats, il y a de nombreux personnages secondaires amusants, bref nous retrouvons finalement les qualités premières de l'anime. Nous avons sous les yeux une héroïne dynamique, un peu frustre mais vraiment attachante, avec de nombreuses menaces à affronter pas toujours bien crédibles – dans un style assez classique "nous allons conquérir le monde en commençant par le supermarché où l'héroïne va faire ses courses" – mais dans des histoires énergiques, drôles, et divertissantes.

Évidemment, il ne faut pas non plus s'attendre à des miracles. Mais pour seulement 3 volumes, inutile de bouder son plaisir. Après, cela reste un titre à conseiller plus aux personnes appréciant déjà la licence qu'aux lecteurs lambda, tout simplement car s'il s'agit d'un manga divertissant et même plutôt efficace, il n'en reste pas moins relativement quelconque dans le grand univers des manga ; sur le même secteur, il y aura forcément moyen de trouver amplement mieux.
Pour moi, l'anime de Sailor Moon est exceptionnel, et même si le manga dédié à Sailor V dispose de plus d'atouts que la principale version papier, il s'agit d'une œuvre dispensable, à prendre comme un bonus. Un bonus de qualité, mais un bonus malgré tout.
Ninesisters
9
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le 5 mars 2012

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Ninesisters

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