Ca me stresse de pas avoir trouvé de titre, alors j'en mets un

Après avoir enfin clôturé Le Cycle d'Anathos, le Pamplemousse continue l'histoire de ses héros avec Sang Royal.


Environ un mois s'est écoulé depuis les événements de Renaissance. Les Légendaires sont redevenus une source d'admiration après leur victoire sur le maléfique Dieu Anathos. C'est alors que Vangelis, médecin de la famille de Jadina, et précepteur de cette dernière, vient les informer qu'Adeyrid, reine du royaume d'Orchidia et mère du leader des Légendaires, est atteinte de cette grave maladie qu'est le Lerdamer, depuis trois ans. Il ne lui reste que peu de temps à vivre, il faut donc qu'une de ses filles se prépare à la remplacer sur le trône. A savoir Jadina... ou Ténébris qui s'avère être son enfant cachée. L'une des deux devra donc dire adieu à sa vie de héroïne. Cependant Jadina connait un remède miracle, caché au plus profond de l'arbre de Gaméra...


Jusque là les histoires des Légendaires étaient toujours simples. C'est à partir de ce treizième épisode que la saga commence à se complexifier davantage. Sang Royal est composé de pas mal d'événements, de révélations, ou de retournements de situation, qui nous poussent à bien tout lire attentivement. Le tome a également beaucoup de détails à nous faire avaler, d'explications à nous donner utiles pour le déroulement de l'histoire, donnant à Les Légendaires un nouveau genre d'histoire différent de ses habitudes. Le suspens est beaucoup plus présent que dans tous les autres tomes. On n'est un peu moins assurés de la conclusion de cette histoire, plusieurs possibilités nous étant offertes. Le ton de l'histoire est également particulièrement sombre, cette septième aventure est probablement la plus sinistre connue par nos héros. L'ambiance se prête peu à la plaisanterie, et se révèle même assez oppressante et glauque. L'idée de la mort est très présente dans ce tome, avec la grave maladie de la mère de Jadina ou la pollution causée par les raffineries de l'Arbre Gaméra. On finit d'ailleurs le tome sur une note qui abandonne les fans dans l'effroi et l'incompréhension.


Nos héros ont retrouvé au fin fond des mines d'Orchidia... le cadavres en décomposition de Jadina... qui est pourtant bel et bien avec eux et vivante. La vue du cadavre est sacrément flippante, mais l'idée que la Jadina qui est avec eux depuis le onzième tome soit une usurpatrice, et que celle que l'on a toujours connue jusque là soit morte, l'est encore plus. Peu de temps avant, le professeur Vangelis annonçait, en en parlant comme la plus pure des évidences, que la Jadina qui avait combattu Anathos à leurs côtés n'était pas la vraie, avec des raisons se valant... En sachant que Shimy avait prétendu au début de Versus Inferno qu'elle n'était plus humaine, et que son comportement n'avait plus rien à voir avec la Jadina que nous connaissions, il y avait de quoi se poser des questions... et la voir tuer froidement Kasino d'une manière drôlement horrible rend cela encore plus paniquant... La scène où elle parle dans une langue étrangère, sans sembler s'en rappeler par la suite est aussi drôlement perturbante... Et c'est avec toutes ces images en tête que l'on termine le treizième volume.


Cette treizième histoire possède donc une excellente histoire, donnant à la série un ton encore un peu plus malsain qu'avant, la saga s'assume parfaitement comme une saga davantage orientée ados.


La saga continue de s'enrichir et rendre son monde encore plus magique, avec notamment l'Arbre de Gaméra, qui par ses pouvoirs divins donne au tome une touche de mysticisme, tout en mélangeant ça avec les pratiques technologiques des Orchidiens, utilisées pour extraire son jade, nous faisant réaliser tout ce que ce grand végétal apporte d'utile à toute une civilisation, d'un point de vue magique ou matériel, ce qui enrichit quelque peu l'univers de la saga en nous faisant découvrir cette culture. Oui, cette arbre me fascine. Il a d'ailleurs droit à un explicatif bien détaillé et précis sur sa constitution magique, montrant le sérieux avec lequel est crée cet élément magique.


Question rendu visuel, le Pamplemousse fait toujours du bon boulot. Même si certains détails peuvent paraître assez simples, surtout en ce qui concerne le corps des personnages, -les mains en particulier, ne sont pas toujours très bien faîtes- les décors sont toujours bien suffisamment détaillés, que ce soit ceux du château ou des mines. Ce qu'il y a surtout à retenir de Sang Royal, c'est encore ce ton malsain qu'il possède, que les dessins retranscrivent parfaitement. Toutes les couleurs sont très sombres ou fades, ce n'est presque jamais coloré. Même dans des lieux tels que le château d'Orchidia les salles sont peu éclairées, certaines sont même baignés dans l'obscurité. La cité royale est teintée dans des couleurs vert kaki par la faute des nombreuses usines mutilant l'Arbre divin. Les mines de Gaméra sont également plongées dans le noir, tout cela donne un rendu assez glauque à l'histoire. Il n'y a que la destination de nos héros qui se révélera être une vision douce baignée par la lumière... mais elle sera directement suivie par celle qui laissera les lecteurs dans une terrifiante stupeur, ne donnant qu'une courte durée à ce sentiment d'apaisement procuré par le lieu en question.


La saga a toujours pris un personnage pour le mettre plus en avant que ses compagnons le temps d'une aventure. C'est toujours plus ou moins le cas ici, mais ce n'est pas forcément un seul personnage qui a droit à son heure de gloire, cette fois-ci il y en a plutôt deux.


Jadina est l'un de ces deux personnages. On en découvre un peu plus sur son passé, son enfance. Etant donné son ancien comportement d'enfant gâtée, on aurait pu penser qu'elle a vécu en étant particulièrement bichonnée, mais ce n'est qu'en partie vraie. Elle fut aimée de son précepteur -que l'on peut d'une certaine manière, si l'on suit bien l'histoire, considérer comme son père biologique- mais beaucoup ignorée par ses parents.


Il est intéressant de constater qu'alors que c'est dans ce tome que l'on a l'impression de bien la connaître, c'est aussi dans celui-là que l'on en vient par la suite à se demander qui elle est vraiment, rendant notre interrogation plus dérangeante.


La princesse d'Orchidia continue d'ailleurs de se montrer drôlement fascinante, même après avoir déjà beaucoup montré de la nouvelle "elle" lors du précédent diptyque. On continue d'avoir l'impression qu'elle ne peut plus ressentir grand-chose, alors qu'elle était très expressive autrefois. Elle ne fait jamais véritablement preuve de sentiment, ne montre jamais son affection pour une personne: elle demeure froide avec sa mère qu'elle n'a pas vu depuis des années, se comporte de manière respectueuse mais peu attentionnée avec celui qui fut pour elle comme un père autrefois et ne semble pas véritablement considérer Ténébris autrement, même après avoir appris la vérité à son sujet. Et alors que ses compagnons continuent de s'amuser ensemble, elle reste à l'écart, partage peu de moments privilégiés en leur compagnie, et a tendance à leur parler d'un ton dur. En cela elle est très déconcertante, mais elle a conservé ce qui fait d'elle une Légendaire: elle n'a pas peur d'aller au-delà du danger, même si d'autres solutions moins risquées -mais offrant un résultat moins heureux- peuvent s'offrir à elle. Elle n'a jamais beaucoup aimé sa mère, et devenir reine n'est pas forcément la pire des perspectives, mais elle est prête à plonger dans une aventure périlleuse puisqu'il s'agit d'une cause noble.


Gryf est toujours plus ou moins égal à lui-même. Toujours drôle, toujours doté d'un esprit limité, d'un comportement impulsif mais aussi d'une grande combativité. On sait à présent qu'il sort avec une Jaguariane, et le rouquin veut laisser croire qu'il n'a plus de sentiment pour Shimy. Mais on notera tout de même que pour quelqu'un qui l'a laissée tomber aussi sèchement, il s'inquiète facilement pour la jeune Elfe, réagissant au quart de tour dès qu'elle a un problème.


Razzia est plutôt intéressant (Même si on lui découvre un côté pervers que j'aurais pas forcément soupçonné chez lui...) dans ce tome. Cette expédition aux fin fond des mines permettent de mettre ses connaissances à profit, en partie grâce à son adoration de la saga littéraire Korbo l'Archéologue Aventurier. Voir Razzia se comporter de manière intelligente, c'est toujours appréciable. Malgré son attachement pour sa compagne Ténébris, il n'hésite pas à la recadrer lorsque celle-ci perd de vue leur nouveau code d'honneur. On sent en lui une certaine anxiété, la peur que celle qu'il aime refasse d'impardonnables erreurs. Amy n'a pas l'occasion de se montrer très active dans cet épisode, mais on lui découvre un petit humour moqueur accompagné d'un grand désir de gagner (avec la partie de bras de fer), et c'est également une bonne alliée, bien que drôlement susceptible.


Comparé au Premier Arc, Shimy est devenue beaucoup plus féminine... mais pas trop non plus. Avec une Shimy qui bave dans son sommeil, ou Shimy qui se rend complètement pompette,


(Oui, je dois avouer que le passage où elle embrasse Ténébris me fait bien marrer.)


c'est en fait sur plus d'un tableau que Shimy a perdu sa classe. Mais c'est pour ces raisons que je continue de penser qu'elle est plus attachante comme ça désormais. (Même si j'ai du mal à comprendre comment elle en est arrivée là... Ceci dit, elle apparait encore plus comme l'âme soeur véritable de Gryf.) Quand on a Jadina qui ne respire que classe et dignité, Shimy est une présence qui fait du bien. J'ai de la peine pour elle car la chance est rarement de son côté depuis quelques temps, et aucun de ses amis ne fait preuve d'une véritable compréhension face à cela. Gryf l'a laissée tomber de la manière la plus lâche qui soit, et personne ne la soutient vraiment.


Ténébris lui explique comme s'il n'y avait rien de plus simple qu'elle doit tourner la page... Est-ce que notre amie se souvient qu'elle n'a pas arrêté de harceler Razzia pour qu'il tombe à nouveau amoureux d'elle, alors qu'il ne cessait de l'envoyer paître?


Et à chaque fois qu'elle tente de prévenir ses amis d'un danger, elle se fait rabrouer.


Que ce soit dans Versus Inferno où elle dit que la Jadina qui est avec eux n'est pas la vrai, ou dans ce tome-ci quand elle affirme que le traitement que subit l'Arbre de Gaméra est infâme.


Si elle est aussi peu écoutée, je me dis qu'il ne faut pas s'étonner si elle tente de se faire remarquer comme elle peut.


Ténébris n'avait pas beaucoup eu l'occasion de briller en tant que Légendaire, mais cela s'arrange de suite, puisque c'est elle la deuxième personne sur laquelle le tome se centre. (Je trouve un peu dommage que la première fois où l'action se centre sur elle, il faut qu'elle partage le devant de la scène, mais ce n'est qu'un détail.) Au départ, on lui trouve un véritable lien avec les autres membres du groupe, comme une certaine complicité avec Shimy (complicité qui a tendance à partir dans des délires étranges), un couple avec Razzia ayant trouvé sa stabilité, et une envie d'aider sa nouvelle équipe qui ne la quitte jamais. Mais son comportement devient au fur et à mesure de plus en plus bizarre, et l'on finit par se demander si elle tient vraiment à nos héros.


Alors que Gryf, Shimy et Razzia refusent toujours d'admettre que la Jadina avec qui ils ont combattu Anathos ne pouvait être la vraie, Ténébris n'a aucun mal à accepter cela, malgré toute l'horreur que cela implique. Elle ne ressent d'ailleurs pas la moindre hésitation pour tuer cet être dont ils ne savent rien du tout.


Bien entendu, on découvre encore de nouveaux personnages. Le professeur Kalisto Vangelis, qui s'est occupé de Jadina durant toute son enfance (sa vraie enfance, je veux dire) est un personnage qui pour moi, ne se révèle pas forcément des plus intéressants dans ce volet-ci. Pour des raisons que l'on ne connait pas encore, il fait preuve de peu de sentiment, et n'a pas une personnalité des plus marquantes. Pour connaître le tome suivant, je ne considère pas cela comme un défaut, mais cela l'empêche d'être véritablement mémorable une fois Sang Royal fini.
Adeyrid, la mère de Jadina, est un personnage plutôt intéressant. Pas une seule fois elle ne fait preuve d'affection envers ses deux filles. Elle ne semble pas si émue de revoir son aînée, qu'elle n'a jamais revue après qu'elle ait été enlevée à la naissance, et ne semble pas ressentir grand-chose de plus face au retour de sa cadette, qu'elle avait banni du royaume des années auparavant. En cela, elle ressemble quelque peu à Shamira mais est encore moins expressive que cette dernière, qui fait parfois preuve d'un tempérament fougueux et excécrable. La reine d'Orchidia est beaucoup plus froide.
On fait également la connaissance de Kasino, le cousin de Jadina, et de ses deux jolies assistantes Bakara et Baraka. Sans être le principal antagoniste de tout le dyptique, on peut tout de même noter ce charmant cousin comme l'antagoniste de Sang Royal. Il n'a pas une personnalité bien complexe, et ses ambitions ont déjà été vues de nombreuses fois, mais comme ce n'est pas lui le plus grand vilain de cette aventure, ce n'est pas gênant. Lui et ses deux compagnes sont juste une présence sympathique pour corser l'expédition.


Ce treizième opus est excellent! Cette nouvelle histoire, plus sombre, plus angoissante et un peu plus complexe que les précédentes est un régal à suivre. Cette nouvelle atmosphère est des plus rafraichissante. L'humour se fait toujours une place dans la saga, mais de manière plus adulte et osée qu'avant, ce qui convient tout à fait. Une fois que l'on termine cette histoire, il faut absolument qu'on plonge sur le quatorzième!

ErizuTeriyaki
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le 30 août 2016

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