Saru
7.2
Saru

Manga de Daisuke Igarashi (2010)

Un conte fantastique au propos aussi intéressant que son dessin est sublime

Daisuke Igarashi est un auteur au style assez unique dans le manga. Ses mangas sont centrés sur la nature et l'invisible avec une dose de fantastique. Toutefois ce fantastique à caractère ésotérique a toujours un lien avec l'environnement et les anciennes croyances et pratiques des humains.
Saru est dans la continuité de ce que fais l'auteur tout en opérant une évolution assez marquée. Ici l'action est bien plus présente dans le récit et la narration nous fais voyager sur l'ensemble du globe.
Le lecteur suis durant les 50 premières pages des événements mystérieux se déroulant partout sur le globe et à des époques différentes sans trop savoir où l'histoire veux aller. Alors que le récit prends forme, un petit groupe de personnages hétéroclite va se rassembler pour essayer de comprendre ce qui se passe. Il va être question d'être mystiques millénaires, des demi-dieux singes dont le maléfique serait enfermé sous la ville d'Angoulême.
Comme dans Sorcière (édité chez Sakka), Igarashi base son récit sur d'anciennes croyances. Ici l'auteur recroise d'anciens mythes présents sur les 4 continents parlant d'être mystique doté d'une grande puissance. Saru signifie singe en Japonnais, comme le grand singe qui risque de briser l'équilibre du monde. S'il est parfois difficile de se retrouver dans tout les mythes cités, l'auteur arrive à rendre l'ensemble cohérent et très prenant.
Le mélange de mystère et d'action côtoie une série de personnage bien dépeints et intéressant bien qu'ils sont parfois un peu spectateur de ce qu'il se passe.
Cette histoire sous forme de long voyage est plus riche qu'il n'y paraît et se révèle passionnante.
Malgré les notions d'être maléfique ou bon luttant l'un contre l'autre, le manga est loin d'être binaire. En effet, à l'origine ces deux êtres ne sont que des parties séparés tirés d'un seul organisme qui est lui aussi toujours vivant. A la fin de l'histoire, on ne sais toujours pas quel être est le bon et s'il y en a vraiment un, chacun des organismes vivant pour préserver selon son regard la vie sur Terre.
Saru parle en sous texte de l'uniformisation des croyances. La perte de nos anciennes cultures et de nos anciens savoirs causé par notre déconnexion avec la Terre et la disparition des ethnies primitives rends dans cette histoire l'Homme fragile face à la nature.
Ce manga est également un hommage à l'art. Un festival de danse à lieu chaque année pour maintenir enfermer Saru, le dieu singe à.. Angoulême, capitale de la bande dessinée.
Mais il ne faut pas oublier le formidable dessin de Daisuke Igarashi. Ce mangaka possède (objectivement) un des plus beau coup de pinceau du 9ième art et la lecture de Saru est un bonheur pour les yeux.
Le titre est aussi réussi visuellement dans les dialogues intimes que dans le voyage sur l'ensemble du globe. Les paysages sont magnifiques comme les villes et les personnages ne sont pas en reste tant l'auteur se consacre aux moindres détails de son œuvres.
L'action apocalyptique est également bien rendue. Igarashi nous gratifie de sublime double page d'une grande force visuelle et l'aspect fantastique de l’œuvre est bien travaillé. Si le récit est si puissant s'est avant tout grâce au dessin et au talent visuel de l'auteur. Il est même possible de revenir feuilleter Saru simplement pour profiter du dessin.
Saru est donc une lecture d'une grande richesse. Igarashi propose un divertissant renversant dans son dessin mais qui n'oublie pas d'apporter un propos intéressant sur un certains appauvrissement de notre civilisation. Attention toutefois à rester concentrer sur l'histoire et à ne pas passer 20 minutes à contempler chaque page.
Une excellente lecture pour un auteur trop rare en France qui propose pourtant des lectures uniques et intéressantes. Un incontournable pour qui aime le roman graphique, les mangas dit d'auteurs ou simplement les bonnes lectures avec de l'action et du fantastique. Foncez!

nolhane
9
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Créée

le 22 mai 2020

Critique lue 117 fois

nolhane

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