Sasmaël, un maître inquisiteur face à des problèmes bien contemporains

Critique et extraits: https://branchesculture.wordpress.com/2015/07/08/sasmael-les-maitres-inquisiteurs-2-soleil/


Chez Soleil, l’été n’est pas signe de répit, et voilà de quoi vous sustenter et vous aventurer un peu plus dans le monde entre mysticisme et rage guerrière des Maîtres Inquisiteurs. Après Peru et Goux, au tour de Nicolas Jarry (Les brumes d’Asceltis avec Istin, Elfes, Le trône d’argile) et de l’italien Paolo Deplano (Nains!, Mercenaires) de se frotter à cet univers moyenâgeux et fantasy-ste des Maîtres Inquisiteurs dans un deuxième tome: Sasmaël.


Sasmaël n’est plus de toute première jeunesse. Dans la force de l’âge, perclus de douleurs à force d’utiliser son énigmatique pouvoir électrifiant, le maître inquisiteur écume les terres d’Oscitan (une Europe recomposée morphologiquement et intégrant des parts d’Asie et d’Afrique) dans un but de paix et d’ordre, avec Loweën, sa fidèle elfe. Et, pour le coup, c’est à Destrion, puissant port commercial de Saraigne, que les deux héros encapuchonnés ont rendez-vous pour enquêter sur un horrible massacre perpétré par… Fendraël, un autre maître inquisiteur qui fut autrefois précepteur de Sasmaël, retrouvé mort également. Une folie meurtrière qui a eu raison de nombreux hommes au sein du palais de Destrion, dont le Prince marchand Bran de Tyr. Fendraël n’a pu perpétrer cet acte odieux de sa propre volonté, Sasmaël refuse de croire en sa culpabilité et va tout faire pour laver son honneur et venger son maître. Dans une ville où les deux garants de la paix sont loin d’être les bienvenus.


Une large case et nous voilà dans le décor impressionnant de Destrion, ville côtière aux bâtiments à ras la lagune. Pas d’excuse, aussi vite que le trait d’un dessinateur talentueux (comme Paolo Deplano, par exemple), le lecteur est directement emmené dans ce monde parallèle et moyenâgeux des Maîtres Inquisiteurs. « Oui mais c’est le deuxième tome? N’a-t-on pas manqué un épisode? » On l’entend déjà cette question tout à fait logique. Mais non, Soleil fait bien les choses depuis quelques années avec, dans l’ombre « lumineuse » des séries aux long cours, des séries de tomes indépendants, de one shot se déroulant dans le même univers mais avec des intrigues séparées.


Une fois le doute levé, laissez-vous donc entraîner dans le sillon de Sasmaël et Loweën dans cette enquête initiatique dans un port où les marchands pratiquent une économie opportuniste: opium pour le peuple Orc de la Maison des Shakars et obscur trafic de milliers d’armes à des fins bien différentes de la paix. Nous ne sommes pas si loin de considérations contemporaines avec, dans la balance, loi du plus offrant (et le peu de scrupules qui va avec) et celle d’une certaine humanité. Avec un scénario bavard, Jarry mène bien sa barque, bien aidé par le dessin de Deplano qui ne laisse rien au hasard et à l’imprécision. Un très bon album marqué au fer rouge, celui qui ne laisse pas ses héros, tout surhommes qu’ils soient, ressortir indemne.

Alexis_Seny
7
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le 9 juil. 2015

Critique lue 220 fois

Alexis Seny

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