Je demeure toujours aussi subjugué par la patte graphique de Atsushi Kaneko, dont la puissance artistique mériterait bien plus de reconnaissance. Le mangaka s'essaie ici à une réinterprétation du Dororo de Tezuka, que je n'ai pas encore lu et dont je me demande bien ce qu'il a conservé, tant les univers ont l'air éloignés : Kaneko développe une esthétique soviético-rétro-futuriste enneigée pour y faire évoluer une cyborg en quête de ses organes humains, répartis entre des androïdes méritants. La chasse vire rapidement au carnage, sur fond de révolte sociale de robots exploités après avoir servi de chair à canon dans une précédente guerre. Le petit twist intéressant du scénario est qu'au fur et à mesure que Hyakkimaru retrouve son corps organique, elle perd en capacité physique et les confrontations deviennent de plus en plus difficiles, soit l'inverse du schéma habituel.
Search and Destroy est donc un nouvel incontournable de Kaneko, sans doute moins marquant que Soil ou Deathco, mais bourré d'idées pour un si petit format (3 tomes seulement).