Secret Wars : Le Gant de l'Infini par arnonaud

Critique numéro par numéro.

#1 [Mai] Voilà une série tie-in à Secret Wars qui fait plaisir ! Cette série faisait parti de celles que j'attendais le plus (avec Weirdworld et 1872), et le premier numéro ne déçoit pas du tout. J'avais un peu peur d'avoir un Duggan pas très inspiré à la manière des quelques épisodes de Nova que j'avais lu de lui, mais en fait il est totalement porté par un Dustin Weaver hyper inspiré qui nous offre quelque chose de très frais dans une série Marvel.

Weaver s'est ramené avec son univers à lui, ses influences, et ça se sent. Il nous sert un cocktail qui mélange du post-apo à l'américaine façon The Last of Us, des insectes géants issus de Nausicaä, et de l'action hyper nerveuse inspirée par les blockbusters ricains mais servie avec l'énergie et le dynamisme d'un bon shônen et avec une densité narrative, un découpage, qui rappelle certains albums franco-belge. En plus, Weaver est un homme de son temps. Il profite de l'opportunité de raconter l'histoire de nouveaux personnages pour en faire une famille black pleine de femmes fortes, ce qui fait du bien.

Franchement c'est hyper beau. Le dessin de Weaver est toujours aussi détaillé, il est dynamique quand il le faut, les designs des décors et personnages sont hyper bons, et le tout est en plus servi dans de belles ambiances colorées. La mise en couleur est un peu brute dans son exécution, mais l'atmosphère qui ressort des pages est vraiment très cool.

Ajoutons à ça un Duggan qui nous sert des monologues internes et dialogues efficaces, pas trop bavards, qui caractérisent juste ce qu'il faut les personnages en quelques mots, et une fin de numéro qui donne bien entendu de lire la suite immédiatement.

Bref, ce premier numéro est une totale réussite pour ma part, et j'espère que la suite de la série sera au même niveau parce que là c'est très bien parti. [8]

#2 [Juin] Le numéro 1 était un des plus solides que j'ai pu lire durant Secret Wars. J'attendais donc avec une certaine impatience cette suite. Et encore une fois, j'ai trouvé le titre très sympathique.

Déjà, Dustin Weaver se déchaîne toujours autant aux dessins, livrant des pages toujours magnifiques avec une mise en couleur parfaite, donnant au titre une atmosphère toute particulière. Et puis il y a des idées supers cools, comme le fait d'écrire une famille de super-héros qui va ensemble à l'aventure, ce qui ne s'est que trop rarement vu, à part peut-être dans les Indestructibles, les 4F préférant trop souvent laissés leurs gamins derrière eux. Et voir que c'est la mère qui a le rôle de leader dans cette équipe familiale et que c'est le père qui est dépassé par les événements est vraiment intéressant.

L'écriture du titre, notamment des dialogues, est peut-être un poil moins appliquée que le mois précédant. La gestion du deuil que devrait traverser la famille est complètement à la rue (cette réplique de la gamine quand elle aligne les faits de la journée est assez bizarre...) et globalement, je pense qu'il faudrait plus de temps pour Duggan et Weaver pour vraiment développer comme il faudrait les relations entre les personnages, temps qu'ils n'ont sûrement pas à cause de la durée de vie forcément limitée de Secret Wars. Notons aussi les changements de séquences à la fin sont un peu brutaux et confus, même si ce côté est sûrement voulu pour dérouter un peu le lecteur pour le moment, l'intrigué, avant de lui donner les réponses dans le suivant.

Mais à part ça, je trouve vraiment le titre toujours aussi entraînant, l'équipe de héros est attachante, j'ai envie de suivre leurs aventures et j'ai hâte de les voir rencontrer les personnages extraordinaires qui habitent ce monde. Et puis c'est super beau. [8]

#3 [Août] Si il y a bien une chose dont j'ai envie après avoir lu ce numéro, c'est de voir Dustin Weaver reprendre les Guardians. On croise différents membres de l'équipe dans ce numéro, et leur réinterprétation par Dustin Weaver fait vraiment plaisir, avec toujours pleins de clins d’œils malins aux racines des personnages, tout en les modernisant de manière intéressante. Ça ne sacrifie pas tout sous l'autel des versions vues dans le récent film.

Gamora n'a pas son costume échancré classique mais on retrouve le motif vert à carreau savamment réutilisé. Drax retrouve ses superbes vêtements violets/roses des origines, Peter Quill a un costume qui rend hommage à toutes ces versions, avec la vareuse militaire rappelant le costume des gardiens de DnA, le masque à gaz qui laisse les cheveux apparants du films mais en même temps la couleur bleu et le petit symbole jaune en haut du masque qui rappelle son costume originel. Bref, les réinterprétations des personnages sont vraiment très chouettes, et l'équipe composée en fin de numéro est un délicieux mix de persos cosmiques Marvel qui fait bien plus rêvée que l'équipe proposée par Bendis (bien que l'ajout prochain de Ben Grimm à l'équipe me donne envie).

A part ça, l'un des éléments important de ce numéro, c'est l'entrée en jeu décisive de Thanos, que l'on voit bien plus que dans les précédents numéros et qui intègre l'histoire grâce à un twist intéressant et surprenant. Le personnage est bien manié par Weaver et Duggan, même si c'est un Thanos plus rusé, discret et peut-être moins arrogant et puissant que d'habitude, même si il conserve complètement son côté solitaire, sombre et inquiétant et il a toujours autant envie de récupérer le pouvoir des gemmes de l'infini.

Très bon numéro encore une fois pour cette série. L'histoire avance tranquillement, s'étoffe en personnages, développe un peu son univers très intéressant puisque c'est l'univers cosmique Marvel version terrestre et post-apo. L'écriture de Duggan est plaisante, avec des persos efficaces à défaut d'être terriblement attachants et des dessins de Dustin Weaver toujours aussi somptueux, même si peut-être moins léchés que dans le premier numéro. Pareil pour les couleurs qui ne sont peut-être pas autant maîtrisées qu'au début, mais ça reste vraiment très très beau.

Franchement l'une des meilleures séries tie-in à Secret Wars, si ce n'est la meilleure. A lire absolument. [8]

#4 [Septembre] WOH ! Episode à lire absolument ce mois-ci, puisque il est totalement dingue !

Dustin Weaver se lâche complètement et nous offre une dizaine, voire une quinzaine de pages de baston totalement géniales, hyper énergiques, dynamiques et classes comme je rêve d'en voir dans un comics de super-héros depuis longtemps. C'est totalement fou. On ressent les influences des bastons de shonen manga qui s'ont réutilisées ici pour notre plus grand plaisir pour vraiment offrir des affrontements saisissants, puissants, bien chorégraphiés, qui accrochent complètement le lecteur et qui prennent le temps d'avoir lieu, qui ne sont pas expédiés parce qu'ils faut faire avancer le plot.

Pour autant, l'histoire ne stagne pas et avance même sacrément bien en fin de numéro en vue de préparer un final qui s'annonce dantesque. Le cliff de fin est très réussi et annonce vraiment quelque chose de très grand le mois prochain.

The Infinity Gauntlet continue de s'imposer comme un what if d'une immense qualité, super bien pensé, bourré à ras-bord d'idées. C'est à la fois moderne et frais, tout en ayant plein d'hommages au cosmique à la Starlin. Franchement ce que les tie-ins à Secret Wars ont de mieux à offrir. Moi je suis complètement fan et j'espère que la fin sera réussie, l'histoire d'avoir au final une mini-série de compétition qui sera un elseworld à découvrir absolument, le genre de récit que Marvel possède, je crois, un peu moins que DC. [9]

#5 [Novembre] Une des meilleures séries Marvel du moment s'est finie ce matin, dans un final dantesque, et avec globalement une excellente conclusion. Alors, oui, ça ne perd pas de temps, parce ce que Gerry Duggan et Dustin Weaver ont dû contenir en 5 petits numéros leur grande fresque épique qui aurait facilement pu tenir dans un ou deux singles de plus, mais en même temps, c'est aussi ce côté très condensé qui fait tout le sel de la série. On ne perd pas de temps, ça va à 100 à l'heure, c'est frénétique et on prend pleins les yeux.

Franchement, j'ai vraiment pris mon pied à la lecture de ce numéro. Dustin Weaver, en grand fan de japanimation, nous réserve une bataille finale qui a de la gueule et quelques retournements de situations dans cet affrontement qui font vraiment jubiler. C'est génial. C'est vraiment le genre de truc que j'adore lire, que je rêve de voir dans les comics de super-héros, et c'est fabuleux. On est attaché aux personnages, on est avec eux dans la baston, Thanos est toujours aussi classe sous les crayons de l'auteur, et la conclusion de toute cette histoire est vraiment satisfaisante. C'est un brin abrupt, mais c'est puissant et bien fait. On referme le numéro avec le sentiment d'avoir lu un classique instantané.

Cette mini-série de Weaver et Duggan est une merveille et c'est dommage que ça n'ait pas duré plus longtemps et que les deux auteurs ne soient pas déjà annoncés aux commandes d'une nouvelle série Marvel. Il y a une créativité, une modernité dans cette série, couplée avec un sens de l'épique, de la grande aventure, qui fait vraiment plaisir et qui fait vraiment du bien à Marvel et aux comics en général. J'ai donc vraiment hâte d'avoir des nouvelles du prochain projet de Weaver que je suivrais avec une très grande attention.

Une excellente mini-série à lire absolument. Secret Wars ou non. C'est l'une des meilleures choses que j'ai pu lire cette année côté comics. [9]