Si j'ai clairement moins apprécié cette mini-série que la première sur Sentry, faut avouer que y a de la qualité d'écriture.
Le plus grand des héros, Sentry, a fini par recouvrer la mémoire, et a rejoint les New Avengers à la demande de Tony Stark. Son pire ennemi, qui n'est autre qu'un fragment de lui-même, The Void, est enfermé au plus profond de sa base, et Bob Reynolds, son alter ego, consulte un psychiatre pour soigner sa psyché fracassée. Tout semble donc aller pour le mieux, mais un secret demeure encore enfoui... Reynolds n'arrive en effet pas à se remémorer les circonstances exactes de la naissance de ses pouvoirs, et chaque fois qu'il lui est demandé d'expliquer, il produit une nouvelle version... Où se cache la vérité ?
L'intérêt du récit est bien entendu son personnage sombre et torturé. Sentry est à la fois l'être le plus puissant de la planète et le plus dangereux. Sa dualité avec The Void en fait autant un sauveur qu'une bombe à retardement. En outre, malgré ses capacités surhumaines, ou plutôt à cause de ses capacités surhumaines, il est obligé de faire des choix, de calculer la vie humaine, ce qui est un fardeau inimaginable.
Tous ces enjeux vont dans la même direction : dresser le portrait d'un homme meurtri et abattu, dont la thérapie revêt un caractère crucial pour l'humanité. D'où un focus tout particulier sur son psychiatre, le docteur Cornelius Worth, qui est pratiquement le personnage principal du récit. Ce qui en fait vraiment un ovni dans le paysage des comics de super-héros.
Quant au dessin... je n'ai jamais été fan du style de John Romita Jr., mais faut bien reconnaitre que c'est du bel ouvrage, le travail sur les expressions faciales en particulier est vraiment essentiel pour créer le malaise inhérent à la série.
En soi, ne lisez pas cette mini-série sans savoir un minimum où vous allez (en particulier, la mini-série Sentry d'origine est un incontournable), mais hormis cela c'est pas mal du tout.