Voici donc le premier tome de la série She-Hulk de 2022, avec Rainbow Rowell au scénario, qui avait fait un excellent run sur Runaways ces dernières années, que j'ai adoré mais qui est je crois inédit en VF, et elle est accompagnée de Rogê Antonio et Luca Maresca aux dessins et de Rico Renzi, le coloriste originel de Spider-Gwen.
Le concept de la série, comme l'indique le titre du tome, est que l'on voit Jennifer Walters retourner à la vie civile après son passage au sein des Avengers de Jason Aaron. Elle va devoir retrouver un cabinet où exercer son métier d'avocate, retrouver un appart, etc. Et alors que tout semble se mettre en place pour notre héroïne, voilà que débarque... Jack of Hearts ! Un Avengers méconnu, mal-aimé et qu'on avait pas vu depuis Avengers Disassembled (où il revenait en zombie pour exploser sur Scott Lang et le tuer, après être mort lui-même dans le run de Geoff Johns, c'était un délire).
Et la série va alors devenir à la fois une série sur She-Hulk, bien entendu, mais aussi sur Jack of Hearts. Je ne sais pas pourquoi ce perso a été ressorti du placard, mais le travail fait par Rowell pour le réhabiliter est énorme. Elle arrive à mettre en valeur ses points forts, à utiliser de manière intelligente son histoire, ses particularités, et elle arrive à rendre le personnage fonctionnel et intéressant, attachant, avec en plus tout un voile de mystère et une bonne dynamique avec notre héroïne. Et c'est assez passionnant de voir comment leur relation évolue.
Ce qui est chouette avec cette série, à l'instar de ce que faisait Rowell sur Runaways, c'est que la scénariste ne se sent pas obligée de mettre de la baston à chaque numéro (y en a quand même un peu, on parle de She-Hulk tout de même) ou de faire une intrigue orientée action. A la place elle développe tranquillement ses persos et c'est passionnant. En outre, ça offre un vrai vent de fraîcheur par rapport à ce qu'on lit d'habitude en super-héros.
Et contrairement à pas mal de runs qui balaient d'un revers de la main tout ce qui s'est fait avant et sortent un nouveau supporting cast de leur chapeau, ici Rowell s'appuie vraiment sur la continuité de l'héroïne. C'est agréable, mais c'est aussi particulier puisqu'on se retrouve avec une histoire pleine de réfs à des comics qui ont 20 ans, que ce soit le run de Dan Slott sur l'héroïne ou les dernières apparitions de Jack. Mais ça reste quand même compréhensible et tout à fait appréciable si on a pas lu toutes ces histoires (moi-même, je n'ai pas encore lu le run de Slott).
Côté dessins, c'est pas la folie. On a des artistes dans le style Marvel actuel, qui font un travail honnête sans fulgurance. Au moins ils arrivent à faire des persos expressifs et on arrive à s'attacher à eux, ce qui est le plus important. Mais ils ne sont pas aidés par la colo de Rico Renzi que je ne trouve pas très réussie. C'est un style quasiment en aplats qui est, je trouve, un peu trop basique et avec des couleurs parfois un peu trop ternes et fades et vraiment ça met pas en valeur les dessins et c'est pas spécialement au service de la série. Ca convient peut-être avec des dessins plus simples, mais là pas vraiment. Ce n'est pas catastrophique, mais disons que la partie graphique de cette série se contente de faire le job.
Mais, au global, ce tome 1 était très chouette et était une très bonne surprise. Ca se lit tout seul et j'ai vraiment apprécié.