Critique de l’intégralité de la série.
Shiori et Shimiko sont deux lycéennes ordinaires. Ordinaires !? pas tout à fait ! Shiori n’hésite pas à ramasser une tête dans la rue pour l’élever dans un aquarium, promener des chiens invisibles ou encore visiter des monuments abandonnés. Quant à Shimiko, elle détient tous les livres les plus bizarres et mystérieux qu’ils soient. Tout cela le plus naturellement possible !

Au premier abord l’oeuvre est difficile d’accès, la bizarrerie des situations n’aidant pas. L’auteur nous décrit des événements peu communs dans une ville peuplée de personnes étranges. Rapidement des personnages surnaturels font leur apparition, et des dizaines de références liées à la culture japonaise, ou à des romans emblématiques, sont présentes. Le mangaka mène habilement les histoires mêlant magies, fantastiques, surnaturels, monstres, démons et phénomènes paranormaux, sur un superbe fond d’horreur comique. Celui-ci se permet même de jouer avec ses planches, qu’il faut plier ou regarder dans un angle de vue particulier. L’action se passe dans la même ville qui s’agrandit selon l’évènement. Tout doucement les secrets de l’oeuvre se dévoilent, et nous nous délectons de chaques histoires. D’ailleurs celles-ci sont auto-conclusives, et les personnages se multiplient et re-apparaissent au fur et à mesure des volumes. À noter, la première moitié de la série mélange événements fantastiques au réel, alors que la seconde moitié, un peu moins passionnante, se situe plus dans des lieux fantastiques.

Le dessin est assez brouillon, toutefois il correspond parfaitement à l’oeuvre et son ambiance faussement horrifique. On ressent un problème dans les proportions des visages, cela ne gène aucunement car la narration est claire. Les couvertures ne sont pas attirantes mais celle-ci regroupe tous les événements du volume qui l’on redécouvre une fois chaque manga terminé.

Côté édition, Doki Doki sort un grand format avec un noir intense, l’impression est de qualité, un vrai régal pour les yeux. Le seul problème est lié aux ventes catastrophiques de la série, de ce fait le dernier tome n’a pas été publié. Les histoires sont indépendantes mais l’éditeur nous prive de la vraie fin des aventures de nos deux héroïnes, et c'est regrettable que le dernier tome ne soit réservé qu’aux japonais.

Shiori et Shimiko est un OVNI qui est difficile de décrire et de classer. Certains se délecteront des histoires surnaturelles, d’autres de son univers, des références empruntées, ou des situations incongrues ou parodiques.  L’oeuvre s’apprécie réellement au fur et à mesure des chapitres, le temps de comprendre les codes de ce manga et certains chapitres peuvent nécessiter une seconde lecture. On comprend aisément la postface admirative de Jean-Pierre Dionnet, ce manga lui correspond parfaitement. Il ne plaira clairement pas au grand public, mais les amateurs du genre seront aux anges.
darkjuju
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le 26 déc. 2014

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