Sin City est l’œuvre d'un homme seul, Frank Miller. Son style graphique est reconnaissable entre tous, jouant seulement du noir et blanc mais réussissant à exploiter cette dualité colorimétrique pour livrer des planches impressionnantes. On aime le style ou pas, mais force est d’avouer qu'il est maitrisé comme il se doit.
Ce premier tome ne fais pas dans la dentelle. Le héros, Marv, a une gueule cassée, qui a subi les ravages des mauvaises fréquentations. Ce gars est capable d'encaisser tout et n'importe quoi, une vraie force de la nature. Un anti-héros par excellence, qui tue et torture pour arriver à ses fins. Le personnage monopolise totalement l'attention. L'ambiance instauré par l'auteur est noir de chez noir, on sent que le public adulte reste le seul visé. Violent, le comics l'est assurément. Aucun personnage n'est gentillet, et les belles femmes peuvent être les pires ordures de l'humanité et n'hésite pas à utiliser des méthodes radicales (cf l'interrogatoire musclé). En parlant des persos, il est marrant de voir que les représentations masculines et féminines divergent totalement. Les femmes ont des silhouettes jouant sur les formes arrondis et douces en plus d'être majoritairement sublimes tandis que les hommes se trimballent des carrures plus abruptes et des visages anguleux. La patte Miller.
L'histoire garde un bon rythme qui retombe un peu le temps de quelques pages monologues philosophiques made in Marv calée ici et là. Mais ça se lit bien, et pour peu qu'on accroche à l'univers et au style graphique, on passe un sacré bon moment.
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