Sleeper : À bout portant par Kab
L'ambiance est glauque à souhait, les héros bien sombres et loin de l'image classique du super-héros, la violence est palpable même jusque dans le moindre dialogue. Brubaker pousse le personnage de Grifter dans ses derniers retranchements et en fait un anti-héros des plus sombres.
L'intrigue est rondement menée, de telle sorte qu'il faut vraiment lire jusqu'à la fin pour bien tout comprendre. Ed tente de perdre le lecteur et y arrive. Ce point là qui est une qualité, est aussi un peu le défaut de la série. A trop vouloir nous perdre et faire des trous de mémoire à Cole, nous aussi on est trop paumé à tel point que l'on peut décrocher. Mis à part ça, l'ensemble est excellent et ici point de happy end.
Colin Wilson est un dessinateur que je ne m'attendais pas à trouver sur ce type de série. Le connaissant essentiellement pour son travail sur la Jeunesse de Blueberry, je croyais que cet artiste ne faisait que de la BD franco-belge. Mais le voilà sur cette série, nous faisant la grâce d'un trait dur et sombre. Que tous les fans du style comics dans la pure tradition détournent les yeux. Dans ses planches, c'est l'école européenne qui prend le dessus et son trait est parfait pour ce type d'histoire. Le découpage est classique mais le style et les cadrages permettent quand même une grande efficacité.
Sleeper est un must, c'est une BD réutilisant l'univers de Wildstorm mais en plus sombre, cette BD peut avoir des abords un peu dérangeants, mais Brubaker et Colins font vraiment de leur mieux pour cette BD à mi-chemin entre un comic et une BD européenne.