Le tandem de la série Losers se reforme enfin avec une mini très punchy qui joue plus sur le registre d’une chasse à l’homme que sur celui des barbouzes. Andy Diggle nous présente la course poursuite de Jake qui se retrouve pris dans une histoire aux multiples rebondissements et qui va à cent à l’heure tout ça parce qu’il ramasse le mauvais portable. Le scénariste prend un épisode pour installer son histoire qui sonne comme un polar avant de passer à la vitesse supérieure avec le second volume plus axé sur la survie du personnage avant de complexifier son intrigue avec un nouveau héros et de nouveaux rebondissements. J’ai eu un peu de mal avec les premières pages, je dois l’avouer. Je me suis ensuite laissé prendre au jeu pour ne plus décrocher qu’à la fin. C’est très rythmé et le lecteur ne s’ennuiera pas. Pourtant, Snapshot n’est pas exempt de défaut.
Commençons par la caractérisation. Jake est un vendeur de BDet Callie une jeune fille tout ce qu’il y a de plus normal et pourtant très vite, ils vont devenir des personnages bad-ass. Si ça devait m’arriver, je ne serais pas prêt à me la jouer comme eux surtout en à peine vingt-quatre heures. Dommage que les héros perdent aussi rapidement leur normalité.
Vient ensuite le twist et les tics d’écriture de Diggle. On y retrouve la conspiration, le vilain pas si vilain que ça et le grand méchant intouchable. Je pense que le scénariste n’avait pas besoin d’en faire autant pour que son histoire reste bonne mais bon. Il en va de même de certains twist plutôt prévisibles quand on connait le travail de Diggle et qui n’étaient pas nécéssaires comme le coup de la mère qui réapparait. Je l’ai vu gros comme une baraque à frite à dos d’éléphant.
Il reste par contre une fin très noire et à l’opposé de ce qu’on pourrait avoir dans des histoires plus classiques et un talent naturel pour les péripéties allié à une ambiance excellente très aidée par Jock.
(JPEG) Le compère de Diggle, Jock est maintenant reconnu comme un excellent artiste pouvant insuffler une ambiance glauque à souhait sans faire d’efforts. Avec Snapshot, c’est encore plus réussi car le tout est en noir et blanc. Pas de couleurs et un encrage gras et bien présents ajoutent une couche de noirceur au récit bienvenu. Par contre si le style du dessinateur est tout de suite identifiable, ce N&B rend parfois les visages identiques empêchant de savoir qui est qui. La plupart des cases n’ont pas d’arrières-plans mais encore une fois l’absence de couleur est un plus et ce n’est pas gênant du tout.
Snapshot est au final une bonne petite mini en dessous de Losers mais qui se lit agréablement sans être révolutionnaire.