Quand on vient d'achever une lecture intense comme celle des premiers fait d'armes de Asano que sont Un Monde Formidable ou même tout simplement Nijihagara Holograph, Solanin est un véritable baume à l'âme. Forcément, au début de notre lecture, le doute nous envahit : comment diable Asano pourrait-il écrire une histoire plus douce qu'amère et ce, sans narration alambiquée ou réflexions profondes sur le sens même de l'existence ? Comment diable puis-je considérer cela comme du Asano, si il n'y a aucune descente aux enfers des protagonistes ?
C'est peut-être une sorte d'appréhension naturelle, propre aux habitués, d'attendre avec une sorte de fetichisme étrange que sonne le glas du bonheur et que commence une valse de douleur et de vide existentiel pour chaque personnage qui osent mettre le pied sur la scène d'un Asano. Et pourtant, Solanin décide d'être plus doux, même jusque dans son trait. On sourit tel un benêt quand Meiko sourit, on s'extasie de voir ce petit couple de jeunes désœuvrés réussir de petites choses dans leur vie.
Bien sûr, la réalité est parfois railleuse, et certains éléments, aussi tragiques soient-ils, laissent des marques, mais c'est avec un regard porté vers l'avenir, les yeux remplis d'assurance, que tout ce petit monde marche. Et c'est véritablement plaisant, jusqu'à en pleurer.
Un interlude doux dans une panoplie d'œuvres si tranchantes et vives, c'est un baume à l'âme.