Something is Killing the Children est une série qui a vraiment fait sensation aux USA, en lançant la dynamique qui a remis l'éditeur Boom Studios en avant, tout en propulsant Tynion IV dans les scénaristes à surveiller en parallèle de sa reprise à succès de Batman.
Tynion IV qui est ensuite devenu une machine à succès critiques et commerciaux en récits hors super-héros, avec son Department of Truth et son The Nice House on the Lake qui ont été encore mieux accueilli aux Etats-Unis que Something is Killing the Children. C'est vraiment devenu un scénariste de tout premier plan dans l'industrie.
Et donc en ce début d'année 2022, Urban Comics a ressorti le titre dans une édition cartonnée en proposant d'avoir les 2 premiers tomes d'un coup pour seulement 10 €. Une offre difficile à refuser. Urban avait déjà sorti le titre l'an dernier en souple dans sa collection Young Adult mais le public français avait un peu boudé cette première sortie, d'où l'offre hyper agressive pour la ressortie, pour essayer de vraiment imposer le titre cette fois-ci.
Si ce premier tome a évidemment quelques accents horrifiques, c'est étonnement avant tout un récit d'enquête, plutôt pépère, plein de mystères, dans une petite ville américaine grisâtre.
Les dessins sont assez particuliers, avec un encrage fin et un poil brouillon et une héroïne qui a un super design mais qui semble quasiment être plus cartoony que les autres persos (qui ont en outre des designs hyper basiques). Le tout est couplé avec une narration qui part en double page un peu n'importe quand et une mise en couleur hyper fade et terne pour les scènes en journée, ce qui donne un cocktail étonnant, pas toujours attrayant (pour moi en tout cas). Par contre, les attitudes corporelles des personnages sont hyper soignées, ça les rend vivants et ça aide un peu à s'intéresser à eux.
Sur la fin du tome, tout s'accélère pour une fin d'arc super bien menée. Et si j'étais pas convaincu outre mesure par le titre jusque là, ce final m'a vraiment conquis. C'est pas tous les jours qu'on a des fins d'arcs réussies, donc ça fait du bien. Cette partie du tome est plus intense, tendue, avec les différents fils de l'intrigue qui se relient et pas mal d'action. En outre, la colorisation prend elle aussi son envol, profitant de l'obscurité pour s'autoriser à être plus pop, avec des éclairages un peu "néons", plus vifs et dynamiques, et c'est vraiment superbe en plus de bien coller à la dimension surnaturelle de cette partie.
Bref, au final un premier tome plutôt sympa.