Somewhere Else : Jazz, confidences et oreilles de lapin par dailypolymathie
Somewhere Else est une surprenante bande dessinée, où les fils conducteurs sont le jazz, les tranches de vie et des évènements surnaturels et fantastiques. Les personnages des 16 histoires qui composent l’ouvrage donnent ainsi un aperçu de leurs quotidiens et de leurs pensées, tout en côtoyant avec nonchalance des choses aussi étranges que des pluies de harengs pourris, des retours dans le passé ou des geysers de feu. Cela vous semble bizarre ? Ça me l’était dans les premières pages, avant que je sois complètement transportée par l’audace du mélange. Une femme a rendez-vous chaque jeudi à minuit avec le fantôme de Fred Astaire ; un musicien revoit ses proches au moments de sa mort ; un saxophoniste rencontre une de ses fans sur un toit ; un chat qui aime Billie Holiday avec Al Hall à la basse… On oscille entre des instants de joie discrète et des moments drôles, mais aussi des histoires plus tragiques, voire sombrement sarcastiques. Les différentes ambiances s’enchaînent néanmoins sans incohérence, grâce à la subtile poésie qui se dégage de toutes les histoires et du dessin, sobre et efficace. Une bande dessinée qui parvient donc à jouer sur l’ensemble de la gamme des sentiments et des humeurs, à l’image des morceaux de jazz qui en sont la source d’inspiration, depuis le gai « Let’s get lost » de Chet Baker au déchirant « Goodbye pork pie hat » (interprété par Jeanne Lee et Max Waldron).