Que dire ?

Il faut lire Speak.
C'est une pensée qui ne m'a pas lâché durant les presque 400 pages de cette œuvre et qui me poursuit même une fois sa lecture terminée.

Il faut le lire parce que je n'ai pas eu une BD ou un Roman Graphique aussi puissant entre les mains depuis ma lecture des Filles de Salem.
Le sujet est terrible, et ils occasionnent une tempête de sentiments, impossible de ne pas être engagé dans son empathie. Mais, même si je ne suis pas expert en la matière, je trouve une parfaite justesse dans Speak. On ne cherche pas à atteindre nos larmes ou nous faire bouillonner de colère, mais selon notre sensibilité, on peut bien atteindre l'un ou l'autre.
Je retrouve cela dans l'écriture des personnages. Evidemment Melinda, dont les tourments sont représentés avec une éloquence graphique qui accompagne toujours adroitement ses pensées. Mais aussi ses parents et les autres élèves, important dans leur ignorance. Et le projet d'art plastique qui accompagne et dirige le récit, parfois de manière détournée.
Il y a aussi la réussite de l'image. Le noir et blanc qui va tout simplement de soi. Les contrastes entre certains moments d'une vie presque normale, avec un découpage en cases précises et carrées, puis les chutes et rechutes dans les idées noires, la douleur qu'elle garde en fond de la gorge. Cela passe aussi beaucoup par le lettrage qui participe activement à transmettre les impressions et les sentiments, ce n'est pas souvent un élément que l'on met en avant, mais ici c'est une composante importante.

Je terminerais donc avec ce que je disais déjà en introduction. Il faut lire Speak. Lisez-le, faites-le lire.