Critique numéro par numéro. La série n'est disponible qu'en VO pour le moment.
#1 [Février] Spider-Verse fini, Spider-Gwen débarque donc dans sa propre série régulière. Ça démarre plutôt pas mal, on retrouve les qualités de la réinterprétation de l'univers classique qu'on avait vu dans le one-shot, avec toujours les références qui feront plaisir aux fans. On retrouve aussi le dessin énergique de Robbi Rodriguez, les couleurs renvoyant à une esthétique pop-néon... Et pour continuer dans les bons points, le méchant de ce premier numéro, devenu un peu ringard dans sa version classique, a ici la classe et reprend toute sa superbe.
Le numéro est d'ailleurs très sympathique, mais il y a quelques éléments où j'ai été moins emballé. Ainsi, si Gwen a toujours un paquet de soucis comme tout tisseur qui se respecte, je trouve que le personnage manque toujours un poil de développement pour devenir pleinement attachante. En outre, ça manque peut-être d'un poil de scène en civil. Cette partie là est assez négligé et le peu qu'on en voie n'est pas le plus emballant du numéro, avec d'ailleurs des personnages secondaires qui doivent encore convaincre de ce côté là.
On pourra aussi remarquer le fait que là où le premier numéro aurait gagné à être développé sur plus de pages pour, peut-être, développer plus certains points, et qu'il semblait du coup un peu compressé... Ici on est plutôt décompressé et la fin du numéro arrive malheureusement très vite et nous sert en plus le cliff le plus classique du monde.
Enfin bon, je râle mais le numéro est plus qu'honnête et je pense que j'irais volontiers découvrir la suite des aventures de Spider-Gwen, qui ont l'intérêt d'être écrites de manière plus sombre que les autres séries de super-héroïnes adolescentes/jeunes adultes et de se dérouler dans un univers inédit qu'on a envie de découvrir. [7]
#2 [Mars] Gwen Stacy a donc échouée dans son combat face au Vautour, et la voilà à moitié assommée dans un bateau poubelle, en train de reprendre ses esprits. On aura vu meilleur endroit pour reprendre ses esprits et ça ne va pas aider l'héroïne à retrouver la forme. Elle se retrouve même à parler à un personnage imaginaire qui est d'ailleurs une très bonne surprise doublé d'une très bonne idée scénaristique puisque ça permet de développer le personnage de Gwen, son état d'esprit, qui était resté très mystérieux dans le #1. Là on arrive mieux à appréhender l'héroïne, on commence à la comprendre et si on ne s'attache pas encore a elle (elle reste tout de même très froide et distante), il y a quand même du mieux, clairement. La mort de Peter qui l'a naturellement bouleversée, son manque de popularité, l'échec face au vautour, le « jet-lag » post Spider-Verse, tout ça s'additionne et empêche pour le moment l'héroïne de rayonner. Mais nulle doutes que cela viendra sûrement tôt ou tard.
L'autre bonne idée du numéro, c'est qu'on suit le père de Gwen en parallèle, qui a lui aussi ses soucis, entre les affaires avec Fisk et Murdock, Frank Castle et bien entendu sa relation avec sa fille, surtout qu'il connaît son secret. Il y a un potentiel certain dans tous ses fils scénaristiques et globalement, la série à du potentiel et n'est pas désagréable à lire. Mais on manque un peu d'attache, et ça manque un peu de rythme, de mordant, pour que l'on soit totalement embarqué dans la série. [7]
#3 [Avril] Ça y est, je commence un peu mieux à comprendre où les auteurs veulent en venir avec Spider-Gwen. On a une sorte de réécriture des débuts de Spider-Man version grim & gritty, où toute la partie fun et amusante dans le fait d'être un super-héros a disparue pour n'être qu'une enchaînement impitoyable de galères, où les choix ont de lourdes conséquences et où les pouvoirs et les responsabilités sont plus lourdes à porter que jamais. Il va falloir bien du courage et de la détermination à notre pauvre Gwen pour s'en sortir.
C'est franchement un bon numéro. Les intrigues avancent, les persos sont approfondis, on a de bonnes bastons, les dessins sont toujours aussi sympathiques... et la série change grandement de ce qu'on peut lire d'autre dans l'univers du tisseur avec cette vision beaucoup plus sombre et dure de la vie de héros. Il y a du potentiel dans ce style là et j'avoue que je suis curieux de voir ce que la série va proposer dans les prochains mois. [8]