Ce tome est le 3e tome de la période Brand New Day de Spider-Man, qui pour rappel, est la période qui suit l'histoire "One More Day", et où on a une situation où Peter Parker n'est plus marié à Mary Jane, où plus personne ne sait que Peter est Spider-Man et où notre héros est de nouveau photographe au Daily Bugle.
C'est une période où la série est publiée trois fois par mois, et pour tenir ce rythme de publication féroce, on a le droit à une équipe de scénariste tournante, et bien entendu une équipe artistique tournante. Mais il y a pas mal de fils rouges partagés pour donner de la cohésion à l'ensemble.
La période est aussi caractérisée par une volonté de proposer pas mal de nouveaux vilains et de nouveaux personnages secondaires. Donc même si la situation de Peter était revenu à quelque chose de classique, il y a quand même la volonté de proposer quelque chose de nouveau et pas un truc 100% nostalgique.
Personnellement, j'avais plutôt bien aimé les deux premiers tomes, même s'ils n'étaient pas dépourvus de défaut. Ce troisième tome est par contre, un sacré bond en qualité et contient à mon sens de très bonnes histoires de Spider-Man. Pour moi, "New Ways to Die" qui ouvre le tome, et l'arc "Unscheduled Stop" qui le conclu, peuvent être considérés comme deux classiques modernes du héros.
Le gros arc qui ouvre le tome, New Ways to Die, était vraiment super. Sûrement un des meilleurs arcs qu'ait écrit Dan Slott sur le perso, en tout cas de ce que j'ai pu en lire. Et honnêtement, je suis étonné qu'on ne parle pas plus souvent de cet arc, parce qu'il était assez fou. Déjà, on a le retour de Norman Osborn dans la vie de Peter Parker et de Spider-Man, avec une nouvelle dynamique due au fait qu'Osborn ne sache plus que Peter est Spidey. Mais le vilain reste charismatique, menaçant, et classe dans son petit costard. En plus, il ramène avec lui ses Thunderbolts, qui comportent notamment le nouveau Venom, Mac Gargan (qui était auparavant le Scorpion).
On a de bons coups de pression, du Spider-Man désespéré, de bons rebondissements, les débuts d'Anti-Venom (qui a un très chouette design, je trouve) et Slott ramène aussi les nouveaux vilains : Mister Negative, Menace... C'est génial de voir le scénariste combiner autant d'intrigues, jongler avec autant de périls pour Spidey. On a même un (trop court) duel Spidey-Bullseye ! Franchement l'arc est vraiment super bien mené, dessiné par un John Romita jr. en pleine forme, super bien colorisé par Dean White. C'est juste dommage que la coupe de cheveux de Norman Osborn parte en cacahuète en cours d'arc, où Romita jr. décide soudainement de la dessiner différemment et ça devient une sorte de coupe rasée sur les côtés un peu bizarre.
Mais bref, c'était un arc incroyable. Après ça, on a le numéro sur Flash Thompson qui revient de la guerre en Irak. Le développement pour le perso est intéressant, surtout pour ce que ça permettra ensuite à partir de l'époque "Big Time". Le numéro en lui-même est très patriotique, donc pas forcément ma tasse de thé.
On a ensuite un arc en trois numéros dessiné par l'excellent Bachalo, donc rien que pour ça c'est chouette. C'est pas le meilleur arc du tome, mais ça faisait plaisir de revoir Hammerhead, surtout revampé pour être plus menaçant. Et on a aussi des détails sur son passé, ce qui fait toujours plaisir.
A noter qu'après cet arc on aurait dû avoir le numéro #577 qui a été mystérieusement sauté dans l'édition VF pour une raison que je ne m'explique pas. C'était un numéro fort sympathique dessiné par l'excellent Paolo Rivera, avec le Punisher et le vilain Moise Magnum. Si vous avez l'occasion de le lire, allez-y, c'est fort sympathique même si ce n'est pas non plus un immanquable du tisseur.
Et on arrive ensuite sur le dernier arc du tome, "Unscheduled Stop" par Mark Waid et Marcos Martin qui est plutôt fabuleux. Martin avait déjà fait un boulot incroyable dans le tome précédent dans son arc avec Dan Slott, et il est là aussi super en forme, complété par Javier Rodriguez toujours habile à la colorisation. De son côté, Waid nous donne peu un avant-goût de son run sur Daredevil en terme de tonalité, avec une histoire en deux numéros superbement menée.
Peter va être vraiment malmené avec sa malchance légendaire qui atteint un niveau assez fou, qui amène une histoire de sauvetage bien pensée, où notre tisseur doit aider un petit groupe de civils à sortir d'une situation assez désespérée, avec plein de twists bien pensés. On est pas si loin de l'histoire de Daredevil qui doit sauver des enfants dans la neige, et c'est tant mieux parce que j'adore ce genre d'histoire. Spider-Man est poussé à bout et je crois que le Shocker a jamais été aussi bien utilisé comme vilain. C'était la première fois que je le lisais réellement charismatique et menaçant.
Et le fait que cette histoire soit superbement dessinée rend bien entendu ça encore meilleure. On enchaîne les grandes cases sublimes et les bonnes idées visuelles. Globalement, c'est la grande force de ce tome : quelque soit les arcs, on se régale graphiquement.
Bref, un 3e tome de la période Brand New Day que je ne peux que recommander. D'excellentes histoires de Spider-Man, super agréables à lire. Les différents scénaristes ont eu le temps de poser la situation dans les précédents tomes et les fils rouges peuvent commencer à se croiser, on commence doucement à avoir des pay off. En outre, les auteurs se permettent de ramener plus franchement d'ancien vilains pour les ajouter à cette nouvelle situation et ça donne de très bonnes choses. J'espère qu'on continuera sur cette très bonne lancée dans le prochain tome. En tout cas, ça fait toujours plaisir de lire du Spider-Man de bonne qualité comme ici.