La Scoumoune
Les sept albums précédents ont constitué les classes de Tome et Janry qui ont prouvé à travers eux qu'ils étaient capables de s'inscrire dans la continuité de l'univers de la série, et...
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le 3 mai 2022
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BD franco-belge de Philippe Vandevelde (Tome) et Janry (1987)
Les sept albums précédents ont constitué les classes de Tome et Janry qui ont prouvé à travers eux qu'ils étaient capables de s'inscrire dans la continuité de l'univers de la série, et particulièrement de suivre les pas de Franquin.
Avec Spirou à New-York, les deux auteurs entonnent un virage dans leur approche de la série: ils commencent à se détacher de cet héritage dont ils son fiers et qu'ils veulent revendiquer, mais qui peut être par moment étouffant, pour s'approprier véritablement les aventures des héros à travers un ton volontiers plus tourné vers le polar et l'aventure. De cette maturité créative va surgir un second âge d'or de la série, et Spirou à New-York si il ne constitue pas la première pièce de l'édifice constitue sans aucun doute une de ses clefs de voûte sur laquelle la suite de la série va se reposer.
L'histoire est rocambolesque, puisque nos héros sans le sou vont miraculeusement trouver une clef dans une pizza ouvrant un coffre renfermant un million de dollars. Seul hic, il faut se rendre à New-York pour chercher l'argent tant convoité. Nos deux amis vont s'apercevoir que tout cela n'était qu'une mise en scène de la mafia locale dirigée par Vito Cortizone pour se faire aider de gens suffisamment chanceux pour contrebalancer la poisse légendaire qui leur colle aux basques dans leur lutte d'influence pour la domination de la pègre de la ville face à leurs rivaux chinois.
Si le ton de cette histoire se tourne plus volontiers vers le polar et l'action , il n'en reste pas moins plein d'humour et se joue des clichés communautaires. La dimension absurde de l'utilisation par la mafia locale de deux gros chanceux pour contrebalancer la guigne du parrain local ajoute à la dimension comique de l'ensemble. Le Personnage de Vito Cortizone est une trouvaille, et le duo ne s'y trompera pas, puisqu'ils lui feront croiser à nouveau la destinée de Spirou et Fantasio par la suite.
Le dessin de Janry est nickel comme toujours, et le travail sur la lumière assez sensationnel. On sent une volonté d'orienter le dessin et notamment le découpage, plus complexe qu'à l'accoutumée, vers le Comics, ce qui cadre thématiquement avec l'aventure. La colorisation y est également très réussie.
Spirou à New-York est donc un album qui annonce une évolution chez les deux auteurs, qui, s'ils restent attachés à leur racine et à la période Franquin se saisissent des personnages et de l'univers de la série et les entraînent définitivement dans leur propre univers en effectuant un savant mélange entre l'influence du passé de la série et leur propre originalité.
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le 3 mai 2022
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