Stacy par nolhane

Stacy est une lecture éprouvante mais assez unique dans laquelle on sens que Gipi a mis toutes ces tripes pour offrir une matière de réflexion sur la morale, notre monde actuel la création artistique et la folie

J'ai souffert mais adoré cette lecture à la fois réac et progressive.

Gipi multiplie les formes de narrations : beaucoup de texte voir que du texte à la première personne, un dessin brut presque écorché, une écriture du personnage principal à la fois intime et détaché et un double fou qui semble être l'inconscient libéré du personnage.

J'aime beaucoup la proposition graphique et narrative de Gipi et les réflexions amenés par son oeuvre mais il est difficile de savoir trop quoi penser du fonds.

Le personnage principal semble perdu face aux évolutions du monde, sa morale est douteuse, il semble avoir perdu son authenticité.

La création artistique est montré comme une affaire d'image et de relation où les idées sont faites pour marquer + que pour raconter une vraie histoire.

Il se dégage de Stacy l'odeur d'un vieux male blanc pervers qui se sait et souffre de cette réalité après avoir découvert que sa manière d'être était devenue inacceptable.

On découvre quand le personnage s'est perdu et brisé et l'idée du double fou est intéressante pour montrer tout le vice caché et inavoué.

Il est difficile de parler de "Stacy" tant c'est une lecture que j'ai trouvé douloureuse et complexe.

Il est rare de voir un auteur livrer quelque chose d'aussi profonds, peu reluisant et réflexif sans avoir l'air d'un gros réac ou d'un profiteur.

Une BD qui semble s'être faite dans la douleur (le contenu est une forme de miroir de ce qu'a vécu Gipi il y a quelque temps).

Une lecture unique qu'il est difficile à conseiller mais pour les plus courageux, elle vaut clairement le coup d'être découverte.